Les polémiques n’ont pas ralenti McLaren et Lando Norris. Malgré un réglage de l’aileron arrière à la demande de la FIA, une innovation qui leur aurait permis de gagner 1 à 2 dixièmes à Bakou, Lando Norris a dominé les débats lors des qualifications du GP de Singapour. Le pilote britannique a décroché sa sixième pole position en carrière, sa cinquième de la saison.
Avec un chrono de 1’29’525, il a dispersé ses concurrents, relégués au mieux à deux dixièmes. C’est Max Verstappen qui s’élancera juste derrière le pilote anglais, ce qui promet une nouvelle belle bataille entre les deux prétendants au titre, séparés au Championnat des pilotes par 59 points, et cette fois un duel au corps à corps.
Le conseiller de Red Bull, le Dr Marko, a prédit un week-end de « horrible » pour son équipe, mais Max Verstappen lui a prouvé le contraire. Certes, il sera difficile d’obtenir la victoire face à Norris, surtout s’il parvient enfin à conserver la tête après le premier tour, ce qu’il n’a jamais réussi à faire depuis la pole, mais Verstappen a montré un rythme solide tout au long des qualifications et a des arguments à faire valoir.
En tout cas, ce n’est pas Sergio Perez qui allait contredire Helmut Marko. L’éclaircie entrevue à Bakou le week-end dernier, où il avait dominé son équipier pour la première fois de la saison dans l’exercice du tour rapide, a été vite recouverte par les nuages écrasants de la nuit singapourienne. Le Mexicain ne s’est qualifié qu’en 13e position, éliminé en Q2. Alors que Red Bull a perdu la tête du championnat des constructeurs la semaine dernière, cette nouvelle contre-performance de Perez fragilise un peu plus l’écurie autrichienne.
Un Q3 catastrophique pour Ferrari
Les deux Mercedes seront aux aguets. Plutôt déçu lors des derniers essais libres, Lewis Hamilton semble avoir trouvé la bonne direction avec les réglages de sa monoplace. Le septuple champion du monde britannique s’est qualifié en 3e position et a devancé son équipier George Russell, 4e. Ce dernier, qui s’était amusé à deux reprises à prédire les accidents de ses concurrents devant lui, avait gagné en Autriche et un podium en Azerbaïdjan dans ces circonstances. De là à le voir souhaiter voir ceux de devant s’entre-déchirer, il n’y a qu’un pas.
La déception est venue notamment d’Oscar Piastri. Vainqueur du GP d’Azerbaïdjan une semaine plus tôt, l’Australien n’a pas optimisé les performances de sa monoplace et a échoué à plus de 5 dixièmes de seconde de son équipier. Un gouffre. Il y aura aussi de la déception, voire de la frustration, chez Ferrari, qui a échoué dans sa Q3. Charles Leclerc a vu son chrono annulé pour dépassement des limites de la piste lors de sa seule tentative et il ne s’élancera qu’en 9e position en course dimanche. Mais l’écurie au cheval cabré, qui garde encore quelques espoirs pour le championnat des constructeurs, a perdu davantage avec l’accident de Sainz.
Poleman et vainqueur du GP de Singapour la saison dernière, seule course ayant échappé à Red Bull en 2023, Carlos Sainz ne pourra sans doute pas rééditer cette performance. Le pilote espagnol a envoyé sa Ferrari dans le mur au dernier virage, alors qu’il s’apprêtait à lancer sa première tentative rapide en Q3. Sainz n’a pas su expliquer ce défaut, dont il n’a pas pu se remettre, et s’est écrasé à l’arrière. L’aileron et le train arrière sont évidemment cassés, mais il restera à voir si son équipe ne sera pas contrainte de remplacer la boîte de vitesses, ce qui pourrait le contraindre à s’élancer du fond de grille dimanche.
Ricciardo ne brille pas
Menacé et sur la sellette (on parle d’un remplaçant dès le GP suivant, à Austin), Daniel Ricciardo n’aura pas réussi à faire mieux que la 16e place en qualifications, encore loin du rythme affiché par son équipier Yuki Tsunoda. Le Japonais a réalisé des qualifications convaincantes avec le 8e temps et une présence en Q3. Côté Alpine, Esteban Ocon, qualifié en Q2, sera quinzième sur la grille et son équipier Pierre Gasly 18e. Ce dernier n’a pas réussi à passer le cut en Q1.