L’ancienne ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra sera jugée début décembre devant la Cour de justice de la République (CJR) pour diffamation contre Noël Le Graët, ancien président de la Fédération française de football (FFF), a-t-on appris. a-t-on appris, lundi 21 octobre, de source judiciaire.
Le procès est prévu les 3 et 4 décembre, selon cette source qui a confirmé une information de Ouest de la France. Elle sera jugée pour diffamation publique contre un individu par la chambre de jugement de la CJR, seule juridiction habilitée à juger les ministres pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Ce procès fait suite à une plainte déposée le 24 avril 2023 par M. Le Graët pour des propos tenus les 15 février et 5 mars de la même année par l’ancienne ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
Après onze ans de règne, Noël Le Graët a démissionné de la FFF avec fracas en février 2023, après un rapport d’audit accablant de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), sur fond d’accusations de harcèlement sexuel.
Les inspecteurs de l’IGESR ont considéré que M. Le Graët « je n’ai pas(a) plus de légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français »compte tenu notamment de son « un comportement inapproprié (…) envers les femmes ».
« Mots » et messages texte
Quelques heures après le départ de M. Le Graët, son avocat, Me Thierry Marembert, a annoncé le dépôt de plainte, affirmant que Mmoi Oudéa-Castéra avait « menti » sur ce rapport et soulignant une différence entre le résumé du document, publié le 15 février qui mentionnait » mots « et les SMS, « des propos ou des écrits ambigus pour les uns et à caractère clairement sexuel pour d’autres »et son intégralité. Ce rapport n’a pas été rendu public.
« Les mots pour lesquels (M. Le Graët) implique Mmoi Amélie Oudéa-Castéra a seulement consisté à rapporter les conclusions de ce rapport dans sa conférence de presse du 15 février 2023 ainsi que dans une expression publique ultérieure »avait fait valoir en juillet l’entourage de Mmoi Oudéa-Castéra, qui a quitté son poste de ministre en septembre.
La procédure en matière de droit de la presse rend habituellement quasi automatique, après une plainte en diffamation, la saisine d’un juge d’instruction et la mise en examen de l’auteur des propos, le débat de fond ayant lieu en audience. La jurisprudence est légèrement différente devant la CJR, dont la commission des requêtes peut évaluer les suites à donner aux plaintes qu’elle reçoit.
À au moins trois reprises, notamment en février dernier pour une plainte du footballeur Karim Benzema contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, cette commission des requêtes a rejeté certaines plaintes, estimant que le délit de diffamation n’était pas suffisamment qualifié.