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L’ancien ministre russe de la Défense et chef d’état-major poursuivi par la Cour pénale internationale

L'ancien ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, à droite, s'entretient avec le chef d'état-major Valéry Gerasimov à Moscou, le 19 décembre 2023.

Le chef d’état-major de l’armée russe, Valery Guerassimov, et l’ancien ministre de la défense, Sergueï Choïgou, sont désormais dans le collimateur de la Cour pénale internationale (CPI). Lundi 24 juin, les juges ont émis des mandats d’arrêt contre les deux hommes, soupçonnés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis entre le 10 octobre 2022 et le 9 mars 2023 en Ukraine. Crimes commis « dans le contexte des actes d’agression commis par les forces militaires russes contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, qui ont débuté en 2014 », a déclaré le procureur Karim Khan dans un communiqué.

Peu après la décision de la CPI, rendue publique mardi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué cette annonce sur le réseau social. « indique clairement que la justice pour les crimes russes contre les Ukrainiens est inévitable. » Il a ajouté attendre « J’attends avec impatience davantage de mandats d’arrêt pour priver la Russie de son sentiment d’impunité »un sentiment qui, selon lui, « a alimenté les crimes russes pendant des décennies ».

De son côté, l’agence de presse officielle russe Tass rapporte que le Conseil de sécurité russe, dont Sergueï Choïgou est devenu secrétaire en mai, après avoir été ministre de la Défense pendant douze ans, a jugé la décision de la CPI « insignifiant ».

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Les deux mandats d’arrêt dont le contenu a été classé  » secrète «  par la Cour « afin de protéger les témoins et sécuriser les enquêtes », concernent la première campagne de bombardements visant des centrales électriques ukrainiennes. Au début de l’hiver 2022, les forces russes avaient bombardé plusieurs sites à Kiev, Kharkiv, Kherson, Odessa et Mykolaïv notamment. Le seul jour du 10 octobre 2022, près de 40 % des infrastructures énergétiques ukrainiennes ont été détruites par des missiles russes, selon les autorités de Kiev.

« La justice sera rendue »

Les infrastructures électriques sont considérées comme à double usage, militaire et civil, et peuvent légalement être la cible d’attaques en cas de conflit armé. Les trois juges ont néanmoins estimé que « dommages civils » étaient « clairement excessif par rapport à l’avantage militaire attendu » et a qualifié ces actes de crimes de guerre. Le communiqué de presse de la Cour annonce avoir examiné l’effet des attaques russes « sur la sûreté et la sécurité des civils, y compris les plus vulnérables, tels que les personnes âgées, les femmes et les enfants ».

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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