l’ancien ministre Nikos Christodoulides en tête au premier tour

L’ancien chef de la diplomatie chypriote, Nikos Christodoulides, soutenu par les partis centristes, est arrivé dimanche premier du premier tour de l’élection présidentielle sur l’île européenne divisée, devant un autre diplomate soutenu par le Parti communiste.
L’ancien chef de la diplomatie chypriote, Nikos Christodoulides, soutenu par les partis centristes, est arrivé en tête, dimanche 5 février, du premier tour de l’élection présidentielle sur l’île européenne divisée, devant un autre diplomate soutenu par le Parti communiste.
Avec 32,04% des suffrages, Nikos Christodoulides affrontera au second tour le 12 février Andreas Mavroyiannis, qui a recueilli 29,58% des suffrages, selon les chiffres officiels.
Averof Neofytou, 61 ans, sort de la course. Avec 26,11% des suffrages, il a essuyé un échec sans précédent pour un dirigeant d’un parti au pouvoir, le parti conservateur Disy.
En quatrième position, le parti d’extrême droite Elam a obtenu 6% des suffrages.
« Aujourd’hui, Chypre a parlé. (Le pays) a parlé clairement », a déclaré dimanche soir Nikos Christodoulides. « Je reste fidèle à mon désir d’un gouvernement avec un horizon plus large. Nous n’oublions personne. »
« Nous sommes en mode pilote automatique »
Les quelque 561 000 électeurs chypriotes grecs avaient le choix entre 14 candidats pour succéder au président de droite Nicos Anastasiades, âgé de 76 ans.
Inquiets des scandales de corruption et de l’inflation galopante sur leur île divisée depuis près d’un demi-siècle, au moins 72,03% des quelque 561 000 électeurs chypriotes ont voté, un peu plus que lors du précédent scrutin en 2018.
« Nous avons besoin d’un chef de l’Etat qui tienne compte des familles, de la classe ouvrière », a déclaré un électeur de 50 ans, Fotos Constantinou, après avoir voté à Nicosie. « Nous sommes en mode pilote automatique et nous ne savons pas où va l’avion. »
Favori au scrutin, Nikos Christodoulides, 49 ans, ministre des Affaires étrangères entre 2018 et 2022, a appelé dimanche à « l’unité », seule manière de « répondre réellement aux attentes du peuple chypriote ».
Soutenu par les partis centristes, il se présente néanmoins comme un candidat « indépendant ».
Andreas Mavroyiannis, 66 ans, soutenu par le parti communiste Akel, est également diplomate, ancien négociateur en chef des pourparlers sur la réunification (2013-2022).
Membre de l’Union européenne depuis 2004, Chypre est divisée depuis l’invasion du tiers nord de l’île par la Turquie en 1974, en réponse à un coup d’État des nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient réunifier le pays à la Grèce. . Les pourparlers de réunification sont au point mort depuis 2017.
La République de Chypre n’exerce son autorité que sur la partie sud de l’île, séparée par la Ligne verte, une zone démilitarisée contrôlée par l’ONU, de la République turque autoproclamée et reconnue de Chypre du Nord (RTCN) uniquement via Ankara, où la Turquie -Les Chypriotes vivent.
Pour Hubert Faustmann, professeur de politique et d’histoire à l’université de Nicosie, ce scrutin « étrange » mettait en compétition « trois favoris (…) liés à l’actuel président ».
« La vie la plus chère »
Premier défi pour le futur dirigeant : l’inflation, qui a atteint 10,9 % en 2022. Malgré un ralentissement en janvier, à 7,1 %, la hausse des prix, notamment de l’énergie et de l’alimentation, reste en tête des préoccupations et le pays a connu une grève générale à fin janvier.
Andreas Maliapis, un douanier de 29 ans, n’a pas caché son inquiétude. « Nous vivons une période difficile entre (la pandémie de Covid) et la guerre en Ukraine », soupire-t-il. « La vie est devenue plus chère pour moi au cours des trois dernières années. »
La lutte contre la corruption a également dominé le débat, notamment après le scandale des « passeports dorés », un dispositif qui a dû être annulé en raison d’allégations de corruption, ternissant l’image du gouvernement de Nicos Anastasiades.
« La corruption est au cœur du débat, comme l’économie et la vie quotidienne. Le problème de Chypre (la division de l’île) est un sujet secondaire », a déclaré Giorgos Kentas, professeur à l’université de Nicosie.
parle au point mort
L’afflux de migrants est un autre sujet sensible sur cette île de la Méditerranée orientale. Les autorités affirment que 6% des 915 000 personnes vivant dans le sud de l’île sont des demandeurs d’asile.
Nicosie reproche à Ankara d’avoir orchestré une grande partie de l’arrivée de réfugiés syriens et de migrants africains via la Ligne verte.
Le futur président sera justement appelé à relancer les pourparlers de paix. Sur ce dossier, Nikos Christodoulides est considéré comme un « faucon » et souhaite que l’UE isole la Turquie.
Andreas Mavroyiannis a assoupli sa position pour être en accord avec la ligne du parti Akel.
Le processus diplomatique parrainé par l’ONU a notamment buté sur la présence de 40 000 soldats turcs en RTCN.
Avec l’AFP