L’ancien maire de Saint-Tropez mis en examen pour favoritisme dans le cadre de la rénovation du centre-ville
Jean-Pierre Tuveri, ancien conseiller municipal de droite, s’est défendu devant le juge d’instruction pour avoir favorisé une entreprise par rapport à une autre.
L’ancien maire de Saint-Tropez (Var) Jean-Pierre Tuveri a été mis en examen à Paris en 2023 pour favoritisme, soupçonné d’avoir favorisé, entre 2010 et 2011, l’un des candidats à la rénovation du centre-ville, a-t-on appris mercredi auprès de sources proches du dossier. Selon des éléments de l’enquête connus de l’AFP, Jean-Pierre Tuveri, maire divers de droite de 2008 à 2020, est soupçonné d’avoir violé le principe d’égalité des candidats lors de l’attribution du marché. aménagement de la zone conventuelle, de la dalle des lices et de l’ancien hôpital.
Quatre candidats ont déposé une offre et en 2011 le conseil municipal a accepté celle de Kaufman & Broad Provence. « Non, je n’ai pas privilégié la société Kaufman & Broad »a défendu l’ancien édile devant le juge d’instruction en juin 2023, soulignant que le dossier était « extrêmement complexe ».
Le juge d’instruction a notamment souligné que le conseil municipal avait voté plusieurs autorisations modificatives postérieures à l’octroi de la concession, ce qui aurait pu procurer des avantages financiers indus à l’entreprise choisie. Parmi les changements, un plus grand nombre de logements sociaux, et donc plus de subventions publiques et d’exonérations fiscales, que prévu initialement, et un cinquième niveau de stationnement, augmentant les revenus.
Remarques de l’État
Pour Jean-Pierre Tuveri, âgé de 85 ans, les changements ont eu lieu notamment pour tenir compte des remarques des services de l’Etat sur la nature du projet. Parallèlement à la plainte constitutionnelle qu’elle avait déposée à Paris, l’une des sociétés malheureuses, la Société Anonyme Gardienne d’Économie Mixte (Sagem), a engagé une procédure devant les tribunaux administratifs, qui est toujours en cours. . Elle réclame 50 millions d’euros d’indemnisation à la municipalité pour avoir été expulsée irrégulièrement.
Après de multiples rebondissements, le 24 mai, le Conseil d’Etat a finalement annulé la décision de la cour administrative d’appel de Marseille qui avait déclaré la commune responsable des dégâts et ordonné une expertise sur l’évaluation du manque à gagner. L’affaire est renvoyée devant le tribunal administratif.
« Cette décision fragilise l’examen » de Jean-Pierre Tuveri, a réagi son avocat Me Bruno Lombard, contacté par l’AFP. « C’est un ballon qui se dégonfle aujourd’hui et qui avait été exploité par la maigre opposition tropézienne et la société Sagem. »