L’ancien graphiste de Disney qui a ordonné le viol à distance de jeunes filles philippines condamné à vingt-cinq ans de prison
Un ancien graphiste « star » de Disney et Pixar a été condamné dans la nuit de jeudi 31 octobre à vingt-cinq ans de prison avec sursis aux deux tiers à Paris, où il comparaissait pour complicité de viols et d’agressions sexuelles sur plusieurs centaines de filles philippines. Après un délibéré de plus de six heures, la cour d’assises a déclaré Bouhalem Bouchiba coupable de complicité de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs en tant que récidiviste. Il a également été reconnu coupable de complicité de traite aggravée de mineurs en tant que récidiviste et de visionnage habituel de contenus pédopornographiques en ligne.
Le tribunal a également retenu la circonstance aggravante d’actes de torture et de barbarie qui lui avait été soumise par le parquet concernant les faits de complicité de viols, d’agressions sexuelles et de traite des êtres humains. Il a toutefois été acquitté du chef de possession d’images pédopornographiques. « au bénéfice du doute ». La cour d’assises de Paris a également ordonné un suivi socio-judiciaire de vingt ans, l’obligation d’indemniser les parties civiles et l’interdiction définitive d’exercer une profession avec des mineurs.
Lors de son dernier discours, Bouhalem Bouchiba, chauve et barbe grisonnante, a une nouvelle fois reconnu sa culpabilité. «Je réalise tout ce que j’ai fait. Je demande pardon aux victimes”il a ajouté.
L’homme de 59 ans était jugé depuis mardi pour avoir, entre 2012 et 2021, payé des femmes philippines pour violer et agresser sexuellement des jeunes filles philippines, âgées de 5 à 10 ans, et au moins une fois une petite fille de 2 ans, en devant une webcam via la pratique du « live-streaming ». De l’autre côté de l’écran, l’accusé donnait des ordres qu’il qualifiait lui-même de« horrible » Et « dégoûtant » et s’est masturbé.
Déjà inscrit au fichier des délinquants sexuels
Plus tôt dans la journée, le procureur de la République avait requis la même peine à l’encontre du prévenu. « Côté jardin, vous avez la graphiste qui épate les enfants (…) puis côté tribunal, Bouhalem Bouchiba est un réalisateur pédophile qui scénarise ses propres films d’horreur »a déclaré l’avocat général Philippe Courroye. La défense avait plaidé en faveur de « nuancer » dans cette affaire où l’accusé avait admis « tous les faits allégués »appelle également à une réflexion « son évolution psychologique ».
Pendant trois jours, plusieurs experts sont venus à la barre pour détailler l’histoire de cet homme devenu «sommité internationale du dessin»selon le président du tribunal, Mahrez Abassi, mais au passé » complexe « et au « une sexualité perturbée ». Lors de son interrogatoire, l’accusé s’est spontanément reconnu coupable de « tous les faits » reproché et souligné « les bienfaits de la prison » dans son voyage de rédemption. « Pendant trois ans, je ne me suis pas masturbé en pensant à un enfant »a-t-il assuré.
Pour parler de ces enfants, Bouhalem Bouchiba, décrit par les experts comme « pédophile » Et « sadique »avait admis avoir utilisé le terme « cochons » et a ordonné des actes de violence et « scénarisé » contre eux. Par exemple, il avait ordonné de mettre « un t-shirt dans la gueule du cochon » ou en utilisant un couteau sur les organes génitaux d’un enfant. Selon lui, ces directives visaient » de (se) faire peur »mais j’ai reconnu qu’ils étaient semblables à « torture ». C’est une fois la vidéo terminée qu’il a envoyé l’argent, entre 50 et 100 euros. Une manière, selon lui, de se dédouaner.
« Chaque fois que j’envoyais de l’argent, cela me procurait une libération psychologique »» argumenta-t-il. Selon l’enquête, Bouhalem Bouchiba aurait dépensé plus de 50 000 euros sur la période. Son nom a été inscrit au Fijais, le fichier des délinquants sexuels, après une première condamnation en 2014 pour agression sexuelle sur sa belle-fille de 9 ans.