L’ancien directeur du service départemental d’incendie et de secours de l’Isère (SDIS 38), André Benkemoun, a été mis en examen ce vendredi pour « harcèlement moral » et « homicide involontaire » par un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Grenoble, rapporte
La Dauphine. Le médecin-chef du SDIS 38 a également été mis en examen pour les mêmes faits. Les deux suspects ont été libérés sans faire l’objet d’un contrôle judiciaire. Une information confirmée par le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, en début de soirée.
Les deux hommes ont été placés en garde à vue mercredi dans les locaux du Service Local de Police Judiciaire (SLPJ), tout comme deux autres personnes qui ont finalement été relâchées après leur audition sans faire l’objet de poursuites.
Ces mises en examen interviennent dans le cadre de l’enquête sur le suicide par pendaison du sergent-chef Cyrille Minard, survenu le 8 février 2021 à son domicile. Le collectif syndical SA SPP-PATS, CGT, SUD a porté plainte le 3 juin 2022, estimant que Cyrille Minard, pompier à la caserne du Pont-de-Chéruy et syndicaliste, avait subi une blessure. « sans relâche » de la part de ses supérieurs, contribuant ainsi à sa profonde dépression et à son action fatale.
Le tribunal administratif lui a donné raison
Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Grenoble, suivie d’une information judiciaire confiée à deux juges d’instruction fin 2023. Des perquisitions ont également eu lieu ce mercredi dans les bureaux du siège du SDIS. 38 à Fontaine et à la caserne du Pont-de-Chéruy.
Cyrille Minard avait engagé deux actions contre le SDIS 38, accusant l’organisation d’excès de pouvoir, rappelle La Dauphine. Son épouse a repris ces démarches après son décès, obtenant une décision favorable du tribunal administratif de Grenoble le 15 mars 2022. Une expertise psychiatrique avait également établi « un lien direct entre la maladie de M. Minard et le service ».
