L’ancien directeur du pensionnat de Stanislas condamné à un an de prison avec sursis
Un ancien professeur d’internat à l’école privée catholique Stanislas a été condamné lundi par le tribunal judiciaire de Valenciennes (Nord) à un an de prison avec sursis pour des violences commises entre 2013 et 2018 contre six élèves de l’établissement parisien. Il a également été condamné à une interdiction d’exercer une activité impliquant un contact régulier avec des mineurs pendant cinq ans. Le parquet avait requis une peine de six mois de prison avec sursis probatoire de deux ans.
L’homme de 61 ans était jugé pour des violences dénoncées par six anciens élèves des classes préparatoires de cet établissement du centre de Paris. L’un d’eux a évoqué un comportement « injurieux » et un « emprise psychologique »Il décrit un homme « omniprésent », « voyeuriste », « imbuvable ». « Il était lunatique, stressé, il entrait dans nos chambres, attendait certains amis à la sortie de la douche. »un autre étudiant a témoigné, l’appelant également« homophobe ».
Un autre rapport « sautes d’humeur », « des claques derrière la tête »facettes « sur le mur, sur le sol »de la « coups de fouet »de la « insultes »Un étudiant raconte également que le prévenu lui a demandé de se déshabiller devant lui pour enfiler un costume de magicien et affirme qu’il a appelé les étudiants « bizarre ». « Il entrait dans nos chambres et attendait certains de nos amis lorsqu’ils sortaient de la douche. »dit un autre étudiant.
Dans un autre cas, le défendeur est accusé de « viol et agression sexuelle par une personne abusant de ses fonctions » au pensionnat Saint-Martin-de-France à Pontoise (Val-d’Oise). Devant le tribunal lundi, une victime raconte : « J’ai refusé ses avances et à partir de ce moment-là, il m’a rendu la vie impossible »D’autres ont parlé de fouilles répétées des chambres.
« C’était dans les règles »
À la barre, le prévenu, un homme de 61 ans à la carrure imposante et à la calvitie dégarnie, a contesté certains faits. Il a répété qu’il avait simplement « respecté les règles » de l’établissement et a dénoncé une « cabale »Le défendeur a admis être « quelqu’un d’un peu rigide » et admis « quelques gifles et remarques inacceptables, mais c’est tout ». « On m’a demandé de venir à Stan parce qu’il y avait des règles qui n’étaient pas appliquées. Ceux qui respectaient ces règles, qui peuvent sembler d’un autre âge, ne causaient aucun problème. »il s’est défendu.
Le président lui a demandé des explications sur la flagellation. « blague »il balaie. Il avoue avoir su traiter les étudiants comme « pédés »ceux « qui ne ressemblent à rien », « mal habillé ». « Je reconnais que les surveillants ont pu intervenir dans les chambres parce qu’elles n’étaient pas rangées. »j’ai également reconnu l’ancien maître du pensionnat, dans son costume marron. « Cela vous semble-t-il normal ? N’est-ce pas une violation flagrante de leur vie privée ? »le président du tribunal lui demande. « C’était dans les règles »rétorque le prévenu, en soulignant des comportements qu’il considère comme contraires « dans l’esprit de Stan ». « La réglementation est une excuse commode »le président gronde.
« Les relations étaient compliquées car je devais régulièrement leur faire des remarques sur leur coupe de cheveux, leur tenue, leurs baskets, leur col… toutes les règles de Stan », s’est-il défendu ?. « J’ai l’impression qu’ils veulent lui faire porter la responsabilité d’un règlement intérieur qui a été signé par toutes les familles ! »a lancé son avocate, Me Delphine Audenard.
Accusé de viol et d’agression sexuelle
Benoît, l’une des victimes, est venu témoigner lundi et a déclaré : « sa peur » que l’institution parisienne soit « un terreau fertile pour ce genre de personnage ». « Il y a une culture d’autorité absolue de l’adulte sur l’enfant et aucune décision ne peut faire l’objet d’un appel (…). L’élitisme fait aussi que si tu quittes l’établissement, c’est pour moins bien, donc tu as l’impression que si tu te plains, c’est pour te gâcher la vie »il a expliqué à la presse.
Cet ancien professeur d’internat, qui a exercé dans plusieurs établissements catholiques d’Île-de-France, a également été mis en examen pour « viol et agression sexuelle par une personne abusant de ses fonctions » pour des faits commis entre le 30 juin et le 1er juillet 2001 à Pontoise (Val-d’Oise), « dans leInternat de Saint-Martin-de-France »contre un étudiant qui avait alors 17 ans. Dans cette affaire, le suspect a été placé « sous contrôle judiciaire »avec « interdiction de contact avec la victime »selon l’accusation.
Contacté par Le FigaroLa direction de Stanislas a refusé de commenter l’affaire. Elle a déclaré que son règlement ne tolérait pas « aucune action ou attitude de la part d’un membre du personnel qui pourrait porter atteinte à la vie privée, au bien-être et à l’intégrité physique de ses étudiants »La direction rappelle également qu’elle avait « Suspendu, puis licencié pour faute grave » cet homme en novembre 2018, « en raison du visionnage d’images pédopornographiques mettant en scène des mineurs » et processus « simultanément à un rapport au procureur de la République ».