L'ancien directeur de Sciences Po Paris et son ancienne compagne jugés pour violences conjugales mutuelles
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L’ancien directeur de Sciences Po Paris et son ancienne compagne jugés pour violences conjugales mutuelles

L’ancien directeur de Sciences Po Paris et son ancienne compagne jugés pour violences conjugales mutuelles

Près d’un an après le scandale qui a ébranlé Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, ancien directeur de l’établissement, ainsi que son ex-compagne, la directrice Anissa Bonnefont, comparaîtront tous deux jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris pour violences dans les relations conjugales dont ils accusez-vous les uns les autres.

Mathias Vicherat est accusé de deux faits de violences. Anissa Bonnefont est renvoyée devant la 10e chambre criminelle du tribunal judiciaire de Paris pour « violences régulières » sur l’ancien directeur de Sciences Po.

50 jours d’ITT après violences physiques

Mathias Vicherat, 46 ans, « conteste formellement les faits qui lui sont reprochés », a déclaré l’une de ses avocates, Me Louise Bouchain. Mme Bonnefont, quant à elle, reconnaît des « gifles », mais se dit victime d’une relation violente dans laquelle elle a été « mise sous contrôle » par son compagnon, a indiqué l’un de ses avocats, Me Guillaume Barbe.

« Il lui a quand même déboîté une épaule, un doigt, mais il y a eu aussi trois étranglements et 50 jours d’ITT car il lui a « arraché » le poignet », a-t-il détaillé. , se disant « fasciné par la capacité de (Mathias Vicherat) à se dire innocent » des violences rapportées par son ex-compagne.

« On refuse à cette femme le statut de victime, on piétine une femme qui a déjà été frappée », a également insisté Me Barbe. Mathias Vicherat et Anissa Bonnefont, qui s’accusaient mutuellement de violences conjugales, ont été placés en garde à vue le 3 décembre 2023, avant d’être libérés le lendemain. Aucun n’a finalement déposé plainte.

La question de la réciprocité

Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris, conduisant à leur renvoi devant le tribunal. Après avoir un temps « proposé » son « retrait temporaire » de Sciences Po, Mathias Vicherat a finalement présenté sa démission le 13 mars 2024 afin, dit-il, de « préserver » l’institution.

Selon un autre de ses avocats, Me Patrick Klugman, « au cours de l’année 2023 il a régulièrement subi des violences dans le cadre d’attaques de jalousie de la part de sa compagne ». Des violences « habituelles » qui ont généré « une ITT psychologique de 30 jours », a souligné Me Klugman, assurant que son client n’avait « jamais répondu, ni verbalement ni physiquement ».

« Un homme battu »

« Nous n’avons pas l’habitude de voir un homme battu dans ces cas de violences conjugales. Et pourtant, c’est la réalité de cette affaire », a-t-il déclaré, ajoutant que « la seule chose (que Mathias Vicherat) souhaite aujourd’hui, c’est que son innocence soit reconnue et que son honneur soit restauré ».

Au total, plus de 1.200 pages d’échanges SMS et WhatsApp, constatées par huissier, ont été soumises à la procédure par la défense de Mathias Vicherat.

Une position maudite ?

Dans un message adressé à la communauté de Sciences Po, Mathias Vicherat a contesté « les actes de violences qui ont été rapportés par la presse et sur les réseaux sociaux » et a estimé que « la justice permettra (lui) d’établir la réalité des faits ». Dès son arrivée à la tête de Science Po, il a déclaré la lutte contre les violences sexistes et sexuelles une « priorité absolue ».

Sciences Po Paris connaît depuis une dizaine d’années déboires et scandales autour de ses dirigeants. Mathias Vicherat a succédé en novembre 2021 à la tête de Sciences Po Paris à Frédéric Mion, contraint de démissionner en février de la même année pour avoir dissimulé des soupçons d’inceste visant le politologue Olivier Duhamel.

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