L’Américain Bill Viola, pionnier de l’art vidéo connu pour ses installations monumentales, est décédé à l’âge de 73 ans.

Empreinte de mystère et de spiritualité, l’œuvre de cet artiste vidéaste est d’une grande puissance. Au Grand Palais, qui lui a consacré sa toute première rétrospective en France en 2014, ses installations avaient marqué les esprits.

« Je suis né en même temps que la vidéo« , a déclaré Bill Viola. L’artiste américain, connu pour ses installations vidéo monumentales comme celles du Grand Palais à Paris en 2014, est décédé vendredi 12 juillet 2024.

Il est « décédé paisiblement à la maison » à l’âge de 73 ans, a indiqué son studio dans un message Instagram, précisant qu’il souffrait de la maladie d’Alzheimer.

Né à New York en 1951, Bill Viola commence ses études d’arts visuels à l’Université de Syracuse (New York) avant de se lancer dans des recherches plus expérimentales. Ses premières installations vidéo de grande envergure remontent au début des années 1970, en pleine période d’essor du nouvel art vidéo et des performances.

Au fil du temps, influencé notamment par les peintres italiens du Quatrocento (Giotto, Lorenzetti et Duccio), son œuvre devient plus intimiste et traduit une quête spirituelle personnelle. En 1980, il rencontre au Japon un maître zen, Daien Tanaka, qui devient son maître spirituel.

Dans son travail, Bill Viola voulait, disait-il, « sculpter le temps ». « Le temps est la matière première du film et de la vidéo. La mécanique peut être des caméras, des films et des cassettes, ce avec quoi nous travaillons, c’est le temps« , a expliqué Bill Viola à propos de son travail, qui est entouré de mystère.

Son esthétique « s’apparente à la pratique de la méditation, qui consiste à se focaliser sur l’instant présent, à concentrer son regard pour aller plus loin dans la perception d’un sujet »a analysé le Grand Palais, qui a présenté une exposition de Bill Viola en 2014.

On se souvient de cette exposition impressionnante, qui montrait plus de vingt œuvres monumentales représentant des heures de vidéo et un dispositif de plus de trente écrans aux thèmes métaphysiques.