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L’allemand Rheinmetall et l’italien Leonardo créent un concurrent au projet franco-allemand

L’allemand Rheinmetall et l’italien Leonardo créent un concurrent au projet franco-allemand
Le canon d'un véhicule de combat Puma sur une chaîne de production de l'usine Rheinmetall à Unterluess, en Allemagne, le 12 février 2024.

Un nouveau poids lourd européen de l’armement terrestre vient de voir le jour, et il est en concurrence directe avec le constructeur de chars franco-allemand KNDS. Mardi 15 octobre, deux géants de l’industrie de défense, l’italien Leonardo et l’allemand Rheinmetall, ont annoncé s’associer pour créer une joint-venture, Leonardo Rheinmetall Military Vehicles (LRMV), ayant pour objectif de fabriquer des chars et des véhicules de combat d’infanterie. La nouvelle entité, basée en Italie, produira dans un premier temps pour les forces armées italiennes, mais ambitionne de livrer à l’avenir dans d’autres pays du monde. La première commande passée par Rome est considérable : 23 milliards d’euros, pour la livraison éventuelle d’un millier de véhicules blindés.

L’accord prévoit la construction de deux véhicules, l’un basé sur le char d’assaut Panther KF51, l’autre basé sur le véhicule blindé d’infanterie Lynx, tous deux développés par Rheinmetall. Mais il ne s’agira pas de simples copies : Leonardo doit apporter aux nouveaux équipements son savoir-faire technologique de pointe en matière de systèmes électroniques, impliquant une dimension spatiale et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour analyser le champ de bataille.

Près de 60 % de la production doit avoir lieu en Italie. L’accord prévoit une fabrication en un temps record : les premiers réservoirs pourraient être livrés d’ici deux à trois ans. Le rapprochement italo-allemand s’est lui-même conclu en l’espace de quelques semaines, après l’échec, en juin, des négociations entre Leonardo et KNDS.

L’agilité dans un contexte d’urgence

En affichant, mardi à Rome, leur rapidité, leur bonne entente et leur ambition commune, Roberto Cingolani, PDG de Leonardo, et Armin Papperger, patron de Rheinmetall, ont envoyé un signe fort dans une Europe qui cherche à se réarmer. « Il s’agit d’une étape importante vers la création d’un système de défense européen basé sur des plateformes partagées spécialisées. Rheinmetall et Leonardo visent à développer des technologies de pointe capables de rivaliser au niveau international », a déclaré M. Cingolani, qui a expliqué que les délais jugés trop longs avaient joué un rôle important dans l’échec de la fusion avec KNDS.

Dans ce nouveau partenariat, les Allemands et les Italiens démontrent non seulement leur agilité dans un contexte d’urgence, mais aussi leur capacité à former des acteurs mondiaux en dehors des manœuvres gouvernementales… et en contournant l’axe Paris-Berlin.

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