Nouvelles locales

L’Allemagne va réduire de moitié son soutien militaire à Kiev

Coup dur pour Kiev. L’Allemagne, deuxième contributeur après les Etats-Unis, prévoit de diviser par deux ses dépenses militaires en faveur de Kiev en 2025, misant sur l’argent généré par les avoirs russes gelés pour continuer à soutenir le pays.

Le gouvernement d’Olaf Scholz, en quête d’économies budgétaires, ne prévoit pas d' »aide supplémentaire » aux 4 milliards d’euros prévus dans son projet de budget pour l’année prochaine pour aider militairement Kiev.

Cette année, Kiev ne recevra pas non plus de financements supplémentaires, au-delà des 8 milliards d’euros déjà approuvés. Cette décision a déjà des conséquences : à l’heure actuelle, « aucune nouvelle commande n’est passée pour l’Ukraine, car elle n’est plus financée », a déclaré à la presse Andreas Schwarz, membre de la commission du budget et spécialiste des questions de défense.

Kyiv s’inquiète

Face au tollé, le ministère des Finances a en effet indiqué samedi qu’il était prêt à « examiner la mise à disposition de ressources supplémentaires à court terme » au cas par cas, en fonction des besoins. Cette décision ajoute toutefois de l’incertitude sur l’avenir du soutien militaire à Kiev, alors que l’aide militaire américaine est également menacée, en cas d’élection du républicain Donald Trump à la Maison Blanche.

« La sécurité de l’Europe dépend de la capacité et de la volonté politique de l’Allemagne à continuer à jouer un rôle de premier plan dans le soutien à l’Ukraine », a déclaré samedi l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, Oleksii Makeiev.

Pour compenser, l’Allemagne compte sur « la création, dans le cadre du G7 et de l’Union européenne, d’un instrument financier utilisant les avoirs russes gelés », a indiqué à l’AFP une source au sein du ministère des Finances.

Les alliés de l’Ukraine travaillent depuis plusieurs mois sur un mécanisme qui permettrait d’utiliser une partie des 300 milliards de dollars d’actifs russes gelés dans le monde pour soutenir Kiev dans sa guerre contre l’armée russe. Mais jusqu’à présent, aucune mise en œuvre concrète n’a été amorcée.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page