L'Allemagne prévoit de déployer 800 000 soldats à l'Est en cas de conflit avec la Russie
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L’Allemagne prévoit de déployer 800 000 soldats à l’Est en cas de conflit avec la Russie

L’Allemagne prévoit de déployer 800 000 soldats à l’Est en cas de conflit avec la Russie

L’Otan peut-elle empêcher la Russie d’attaquer l’Europe de l’Est ? La possible réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en novembre 2024, ainsi que les difficultés de Kiev à empêcher Moscou de gagner du terrain en Ukraine, peuvent faire craindre une hypothétique attaque russe sur le flanc oriental de l’Alliance dans les années à venir.

Cette perspective pousse plusieurs pays européens à renforcer leurs armées et à prévoir des plans de déploiement rapide sur le front de l’Est. C’est le cas de l’Allemagne qui, selon le média allemand Der Spiegel, relayé notamment par Newsweek, prévoit d’envoyer 800 000 hommes sur son territoire dans un court laps de temps pour affronter les troupes russes.

Des ressources OTAN mobilisées dès 2022

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a secoué l’Alliance atlantique, qui est confrontée à un retour à la guerre entre États en Europe. Les budgets des États membres de l’OTAN en Europe ont explosé, 23 des 32 États de l’Alliance ayant atteint l’objectif de consacrer 2 % du PIB à la défense, contre 3 % en 2014.

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Parmi ces différents pays, l’Allemagne se démarque du lot : Olaf Scholz a annoncé le 27 février 2022 une Le temps changeOu « changement d’ère » pour la défense allemande, après des années de budgets serrés et de dépendance à la Russie pour son approvisionnement énergétique.

Comme plusieurs autres pays européens, ses efforts de recrutement rencontrent de sérieuses difficultés : alors que l’objectif est d’atteindre 203 000 hommes d’ici 2031, la Bundeswehr a perdu 1 500 soldats en 2023, ne laissant dans ses rangs que 181 500 personnes. La situation est la même en Italie, en France et au Royaume-Uni, qui peinent à remplir suffisamment leurs casernes.

Préparatifs allemands contre la Russie

Malgré ces difficultés, un plan de Berlin visant à faciliter le déploiement de centaines de milliers de soldats contre la Russie serait en préparation, selon Der Spiegel. Un document présenté comme confidentiel et consulté par les médias allemands détaille comment 800 000 soldats de toute l’OTAN pourraient utiliser les infrastructures allemandes pour se déplacer vers l’Est en cas de conflit avec Moscou, dans un délai de 3 à 6 mois.

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L’effort logistique colossal prévoit le passage de quelque 200 000 véhicules, en plus d’armes plus légères, via les ports de la mer du Nord et les autoroutes allemandes. Une route en particulier revêt une importance capitale : l’autoroute fédérale 2, partant d’Oberhausen, reliant en 486 kilomètres la région industrielle de la Ruhr à l’Ouest et la banlieue de Berlin à l’Est, à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise.

Cette infrastructure vitale pourrait permettre aux forces d’Europe occidentale ou américaines de rallier rapidement une hypothétique ligne de front en Pologne et dans les pays baltes. Elle constituerait donc une cible prioritaire pour la Russie, alors que la production de missiles du pays est « augmenté de façon spectaculaire« , selon un rapport du Royal United Services Institute cité par CNBC News.

Ce dernier souligne que Moscou a pu produire 460 missiles Kh-101 en 2023 contre 56 en 2021, et 180 Kinjal contre 50 avant l’invasion. Et la Bundesautobahn 2 présente des points faibles tous trouvés pour d’éventuelles frappes ou sabotages russes, comme le passage de l’autoroute par un pont sur l’Elbe, dans la ville de Magdebourg, dans l’est de l’Allemagne.

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D’autres itinéraires sont donc envisagés par Berlin, ainsi que des solutions telles que des ponts temporaires, pour assurer un flux continu de matériel et d’hommes vers l’Est.

Les routes américaines dans toute l’Europe

Si l’ampleur du nombre potentiel d’hommes engagés est remarquable, le plan allemand lui-même reste classique. Il rejoint le développement de « corridors terrestres » par l’OTAN, dévoilé par le Telegraph en juin 2024. Des lignes logistiques déjà prévues prévoient ainsi l’acheminement de soldats en provenance des États-Unis selon différents scénarios et en tenant compte des efforts russes pour contrer l’arrivée des forces américaines sur le front.

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Les troupes américaines devraient théoriquement passer par le port de Rotterdam pour rejoindre la Pologne via l’Allemagne, une route qui pourrait être ciblée par la Russie. Selon le Telegraph, une autre route consisterait à passer par les ports italiens pour atteindre la Hongrie via la Slovénie et la Croatie. La Turquie et la Grèce sont deux autres points d’entrée pour atteindre la Roumanie via la Bulgarie. Un autre plan consisterait à renforcer la Finlande via la Suède et la Norvège, le Telegraph évoquant également des préparatifs pour une route via les ports des Balkans.

L’objectif est de pouvoir atteindre une ligne de front n’importe où en Europe de l’Est par des voies déjà préparées. En cas d’occupation totale de l’Ukraine par Moscou, la Russie et la Biélorussie partageraient en effet une frontière terrestre avec l’OTAN s’étendant de la Roumanie à la Norvège en passant par la Finlande, les trois pays baltes, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie.

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Si ce scénario est pour l’instant irréaliste, l’Alliance atlantique cherche à se préparer à une confrontation avec la Russie, quelle qu’en soit la forme et le lieu, face à la mise en place par le Kremlin d’une économie de guerre capable d’alimenter, au moins à court terme, ses forces armées.

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