Nouvelles

« L’Allemagne est irritée de voir Emmanuel Macron se profiler comme leader de l’Europe »

Ttoutes les visites d’État ont leurs symboles ; cette fois, pour Emmanuel Macron, en Allemagne, ce fut le recueillement au Mémorial de la Shoah, la rencontre avec des jeunes et des chercheurs à Dresde, puis la visite à Münster, où furent signés les traités de Westphalie en 1648, marquant la fin des Trente Ans. ‘ Guerre. Au-delà de ces symboles, cette visite d’État impose de s’interroger sur la nature et l’évolution de la relation franco-allemande, toujours difficile à décrypter en fonction des situations géopolitiques et des personnalités au pouvoir.

La vacuité des conclusions du Conseil des ministres franco-allemand du 28 mai, où se mélangent généralités et clichés européens, est inquiétante. Nous sommes loin d’accords concrets à grande échelle entre la France et l’Allemagne, notamment sur le sujet clé du moment : la défense. Là, il y a un vide, malgré les progrès récents sur l’avion du futur et le char franco-allemand. Cette situation n’est pas étrangère à deux non-dits persistants entre les deux pays, qui ont décuplé leur effet avec la guerre en Ukraine : la relation avec les États-Unis et la question du leadership en Europe. Ces deux facteurs peuvent déséquilibrer les relations entre la France et l’Allemagne, même si dans cette période troublée, la proximité du lien entre les deux pays apparaît essentielle, sans être exclusive à l’égard des autres États de l’Union. Européen.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Macron et Scholz, deux dirigeants fragilisés pour une Europe en ébullition

Les relations étroites de l’Allemagne avec les États-Unis sont d’abord liées au fait que notre voisin a fondé et fonde encore sa protection militaire sur la couverture américaine, notamment nucléaire. Trente-cinq mille soldats américains sont stationnés sur le territoire allemand. Pour Berlin, la défense européenne n’a pas les moyens de son autonomie stratégique. C’est aussi ce qui explique l’attachement à l’OTAN, que 82 % des Allemands estiment indispensable pour garantir la paix en Allemagne et en Europe. D’ailleurs, les chanceliers allemands citent souvent dans la même phrase, comme Olaf Scholz le 17 février : « Sécurité européenne » Et « OTAN ». Vue d’Allemagne, la guerre en Ukraine a même cimenté l’Alliance transatlantique, alors que le président français juge que l’Europe doit évoluer vers plus de souveraineté.

Une forme de solidarité

Ce lien germano-américain explique par exemple du côté allemand le faible retour à la proposition d’européanisation de la dissuasion nucléaire française, la remise en cause de la notion de « souveraineté européenne » qui pourrait signifier un éloignement des Etats-Unis, la volonté de commander des avions F-35 américains et concevoir un bouclier anti-missile utilisant des éléments américains, israéliens et allemands… quitte à offenser la France.

Il vous reste 55,75% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page