Ce serait un nouveau séisme dans les relations entre la France et l’Algérie. Selon Le Figaro, Alger s’apprête à suspendre les relations commerciales entre les deux pays. L’Association professionnelle des banques et établissements financiers a convoqué lundi les banques locales pour les informer d’une nouvelle mesure : les opérations d’importation et d’exportation, depuis et vers la France, ne peuvent plus être traitées, ont écrit nos confrères mercredi. Selon les informations d’Europe 1 ce jeudi, l’Algérie a même imposé depuis mardi des mesures restrictives aux importations et exportations avec la France.
Aucune note officielle n’a encore été publiée et à ce stade il ne s’agit que d’une instruction communiquée oralement. Mais l’ancien ambassadeur de France dans le pays Xavier Driencourt a relayé une note sur Nous vous informons qu’à partir du 5 novembre 2024, les domiciliations d’import originaires et/ou en provenance de France ne seront plus traitées par les banques locales, les opérations d’export vers la France sont également concernées. », indique le document. « Pour remercier la France, l’Algérie décide de bloquer toutes les importations et exportations françaises vers la France. Nous sommes définitivement aveugles », estime l’ex-diplomate.
Près de 12 milliards d’euros d’échanges
Si Alger n’a pas encore confirmé sa décision, cela s’explique par un contexte très tendu avec Paris depuis que la France a reconnu le « Souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental, au détriment de l’Algérie. Un acte fort qui était lié à une reconfiguration de la diplomatie française au Maghreb après l’échec du rapprochement avec l’Algérie ces dernières années.
En 2023, les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie ont augmenté de 5,3% pour atteindre 11,8 milliards d’euros. Selon le ministère français de l’Économie, cette hausse s’explique principalement par la hausse des importations françaises de biens algériens, tirées par les importations de gaz naturel et de pétrole brut. Concernant les exportations françaises vers l’Algérie, il s’agit par exemple de voitures, de médicaments, de viande ou de blé.