Le 3 juin 2023, au stade Abbé-Deschamps, l’AJ Auxerre est relégué en Ligue 2 à l’issue de la dernière journée de championnat. Dans une saison à quatre descentes, la dernière à 20 clubs, les Auxerrois sont l’équipe sacrifiée. En duel avec le FC Nantes jusqu’à la 38e journée, les Bourguignons n’ont pas réussi à s’imposer face à Lens, au sommet de leur forme (1-3). Un an plus tard, les joueurs de Christophe Pélissier obtiennent le titre de Ligue 2, leur premier trophée depuis la Coupe de France remportée contre Sedan en 2005. Les Auxerrois feront leur retour dans l’élite du football français après leur match nul contre Amiens ce vendredi (0- 0).
L’entraîneur auxerrois semble avoir le secret pour faire accéder ses équipes en première division. Après Amiens (2017) et Lorient (2020), Auxerre devient le troisième club qu’il parvient à faire monter. Pourtant, le parcours n’a pas été de tout repos pour Christophe Pélissier et sa famille. Souffrant d’un brutal déclin, l’équipe s’est en partie reconstruite pour cette saison de Ligue 2.
Une équipe équilibrée et sûre d’elle
M’Baye Niang, Birama Touré, Matthis Abline, Mathias Autret, Julian Jeanvier, ou encore Andrei Radu ont quitté l’AJA. Tout comme Mathias Autret, après 100 matches disputés avec les Blanc et Bleu, parti. Baptiste Malherbe a recruté des profils plus enclins à jouer en Ligue 2. Le club a attiré des joueurs comme Florian Ayé (26 ans), arrivé de Brescia, Colin Dagba (25 ans), prêté par le PSG, et Ado Onaiwu (27 ans). ), indésirable à Toulouse. Malgré cet effectif remanié, les Auxerrois ont néanmoins souhaité faire confiance à quelques joueurs de la saison passée. Gauthier Hein, Gaëtan Perrin et Jubal ont continué avec le club malgré le déclin. Eux, qui avaient déjà connu la montée lors de l’exercice 2021-2022, connaissaient la difficulté de tenir sur le long terme en Ligue 2. Outre leurs objectifs, Gauthier Hein et Gaëtan Perrin ont été les créateurs de l’équipe. Les deux joueurs sont actuellement les deuxièmes meilleurs passeurs de Ligue 2 (9 passes décisives), derrière Ilan Kebbal (11), ce qui leur permet d’être nommés tous les deux parmi les cinq finalistes pour remporter le titre de meilleur joueur de Ligue 2 aux trophées UNFP.
Avec un effectif intelligemment construit, Christophe Pélissier disposait d’une équipe qui lui ressemblait, un véritable esprit de groupe, bâti sur le collectif plutôt que sur les individus. Après des premiers pas timides en août (une seule victoire en quatre matches), l’AJA et ses nouveaux joueurs se sont rapidement adaptés à ce nouveau championnat. Le match contre Saint-Étienne, le 11 novembre, marque un tournant dans la saison. Alors que les Auxerrois n’avaient plus connu la victoire depuis trois matches, les coéquipiers de Théo Pellenard se sont remis sur les rails, en beauté (5-2). Cette confiance retrouvée leur a permis d’aborder l’hiver de la meilleure des manières.
Capitaine de ce collectif, le Brésilien Jubal a apporté la sérénité qui manquait à cet effectif. Le défenseur central a été un bel atout sur le terrain et dans le vestiaire. Outre sa qualité défensive, il a contribué, avec six buts, à engranger des points dans des moments cruciaux comme contre Angers le 10 février, alors premier en Ligue 2. Auxerre n’a plus perdu pendant 14 matches consécutifs jusqu’en mars. A l’issue de la 24ème journée, les hommes de Christophe Pélissier ont repris la première place à Angers. Depuis ce moment, les Auxerrois ne lâchent plus ce fauteuil de leadership.
Le retour d’un club historique de Ligue 1
Cette équipe offensive, où le danger pouvait venir de partout, a séduit le public auxerrois. Avec près de 15 000 spectateurs en moyenne sur la saison, les supporters peuvent fêter leur retour dans l’élite. Tout au long de la saison, les Auxerrois ont constaté une ferveur retrouvée chez l’Abbé-Deschamps. Même en déplacement, l’enthousiasme des supporters et des Ultras Auxerre 1990 a accompagné leurs joueurs vers les sommets. « Auxerre ne meurt jamais» pouvait-on lire sur le tifo des ultras auxerrois lors du match à domicile contre Saint-Étienne en novembre 2023. Il faut dire que la mythique enceinte Abbé-Deschamps connaît bien les soirées de Ligue 1.
L’année prochaine, l’AJA disputera sa 34ème saison dans l’élite du football français. Loin des soirées européennes de l’Abbé-Deschamps et des années Guy Roux (1961-2005), l’AJA va désormais devoir chercher la stabilité. « Si nous avons la chance d’être là, il faudra être très humble. Déjà, Guy Roux le disait aussi en son temps chaque année. Généralement, une personne promue ne peut viser autre chose que la rétention. » a mentionné Christophe Pélissier la semaine dernière pour Eurosport. Même si Auxerre fait partie de l’histoire de la Ligue 1, les Bourguignons n’ont remporté qu’un seul titre de champion de Ligue 1 lors des 12 dernières saisons. Désormais, c’est à eux d’y rester.
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