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laissez Kiev frapper la Russie avec les armes occidentales, cacophonie de l’Occident… l’avertissement de Poutine

Le sujet divise profondément les partisans de Kiev, au point de donner parfois lieu à des déclarations contradictoires au sein d’un même pays. « Nous constatons qu’il n’y a pas de consensus sur cette question dans le camp occidental », a relevé mardi 28 mai le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, sur la chaîne de télévision Izvestia. Il a fustigé les « têtes brûlées en Occident qui font des déclarations provocatrices absolument irresponsables », face à « ceux qui se demandent s’il faut aller plus loin dans l’escalade ».

Vladimir Poutine élève la voix et prévient

Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde ce mardi 28 mai contre l’usage d’armes occidentales contre le territoire russe, évoquant de « graves conséquences » et appelant les Etats européens à réfléchir à la question. « En Europe, en particulier dans les petits pays, ils doivent réfléchir à ce avec quoi ils jouent. Ils doivent se rappeler qu’il s’agit souvent d’États dotés d’un petit territoire et d’une population très dense », a déclaré le président russe. Poutine lors d’un point de presse en Ouzbékistan. « Il s’agit d’un facteur sérieux qu’ils doivent garder à l’esprit avant de parler d’attaques en profondeur sur le territoire russe. »
Des instructeurs militaires occidentaux sont déjà déployés en Ukraine, se faisant passer pour des mercenaires, a indiqué le président russe, tandis que Kiev a indiqué lundi que des discussions étaient en cours sur l’envoi d’instructeurs. « Il n’y a rien de nouveau là-dedans (…) il y a des mercenaires qui sont en fait des spécialistes », a déclaré le président russe lors d’un point de presse en Ouzbékistan, où il a été interrogé sur l’envoi d’instructeurs français.

Discorde

L’OTAN pousse les capitales occidentales à lever les restrictions qui « lient les mains dans le dos des Ukrainiens », selon les mots de son secrétaire général, Jens Stoltenberg. Mais les chancelleries restent divisées, les plus réticentes – Rome et Berlin notamment – ​​brandissant le risque d’une escalade, d’une extension du conflit, avec le risque du recours à l’arme nucléaire par Vladimir Poutine.

L’Histoire témoigne cependant que l’aide militaire d’une puissance à une autre n’a jamais conduit à son entrée dans un conflit, selon l’historien militaire Michel Goya.

L’histoire témoigne cependant que l’aide militaire d’une puissance à une autre n’a jamais conduit à son entrée dans un conflit, selon l’historien militaire Michel Goya. Par ailleurs, des armes occidentales ont déjà été utilisées à plusieurs reprises contre le territoire russe, récemment contre la ville de Krasnodar (ouest), selon plusieurs sources occidentales.

Moscou « affirmait que la Crimée (annexée en 2014, NDLR) était intouchable. Les Ukrainiens l’ont frappé avec des armes américaines et rien ne s’est passé », souligne l’ancien colonel français.

Frustration ukrainienne

L’enjeu, pour Kiev, est fondamental avec l’offensive russe au nord qui menace Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine. L’armée ukrainienne dispose de moins de soldats et de munitions que son ennemi. Mais il pourrait le repousser avec des armes modernes lui donnant précision et longue portée.

Kiev « se plaint que les limitations alliées facilitent la capacité de la Russie à obtenir un avantage stratégique, opérationnel et tactique »

Kiev « se plaint que les limites des alliés facilitent la capacité russe à obtenir un avantage stratégique, opérationnel et tactique », explique le général britannique à la retraite James Everard, ancien commandant suprême adjoint de l’Otan en Europe. Parce que l’offensive russe est orchestrée de l’autre côté de la frontière. Moscou déplace ses troupes, dispose de batteries, fait décoller ses avions dans des conditions de sécurité enviables.

Kiev cible depuis longtemps l’arrière du front, affirme Ivan Klyszcz du Centre international de défense et de sécurité en Estonie. Les frappes sont « essentielles pour épuiser les forces ennemies, perturber les chaînes d’approvisionnement et logistiques, engager la contre-artillerie et perturber le commandement ». Mais la question « est de savoir si ces frappes doivent également avoir lieu en Russie ».

Un processus récurrent

Depuis le début de la guerre, on constatait déjà des hésitations occidentales concernant les missiles à longue portée, les chars lourds et les avions de combat. Chaque fois, Kiev l’exige, l’Occident commence par refuser, l’Ukraine pointe du doigt certaines chancelleries, qui finissent par céder. Entre-temps, un temps précieux a été perdu. « Rétrospectivement, on se dit que s’ils avaient abandonné dès le début, cela aurait été plus efficace », constate Michel Goya, soulignant que « le droit international autorise le pays attaqué à frapper le pays agresseur à condition de respecter le droit humanitaire ». » .

« Avec le recul, on se dit que s’ils (les Occidentaux, NDLR) avaient abandonné dès le début, cela aurait été plus efficace »

Le général Everard déplore que les dirigeants occidentaux soient « peu enclins à prendre des risques, contraints financièrement et donc volontairement découragés par la Russie ». La situation est d’autant plus complexe que ce n’est pas l’OTAN qui décide, mais chaque pays via des accords bilatéraux. « Cela produit un ensemble hétérogène de libertés et de contraintes difficiles à interpréter. »

Prochaine étape : les hommes

Le prochain dossier, déjà sur la table, concerne l’envoi de soldats occidentaux en Ukraine. Le président français Emmanuel Macron a ouvert le débat fin février en refusant d’exclure cette option. Il a d’abord été chaleureusement accueilli avant de voir des alliés – République tchèque, Pologne, États baltes notamment – ​​le rejoindre. Et certains observateurs considèrent que la question n’est plus de savoir si, mais quand, les soldats européens seront déployés.

« La rupture du tabou par le président Macron a affaibli la dissuasion russe », estime Ivan Klyszcz, « de nombreux alliés évoquant désormais la possibilité d’une forme de présence au sol » pour une assistance technique ou une formation.

De nombreux observateurs plaident pour le maintien de l’ambiguïté stratégique, qui consiste à cacher à l’ennemi ce qu’on n’est pas prêt à faire.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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