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Laisser l’Ukraine frapper des bases en Russie ? Après Emmanuel Macron, Anthony Blinken ouvre la porte

Laisser l’Ukraine frapper des bases en Russie ?  Après Emmanuel Macron, Anthony Blinken ouvre la porte

Le gouvernement américain étudie la possibilité d’autoriser l’Ukraine à cibler le sol russe. Anthony Blinken assure que les États-Unis doivent « s’adapter aux conditions changeantes et au champ de bataille ».

Officiellement, la position du gouvernement de Joe Biden n’a pas changé. Les États-Unis s’opposent toujours aux frappes armées de l’armée ukrainienne sur le sol russe. Mais une déclaration du secrétaire d’État américain d’Anthony Blinken a ouvert la porte, ce mercredi 29 mai, à un changement de position de Washington.

Lors d’une conférence de presse lors d’un voyage en Moldavie, le chef de la diplomatie américaine a affirmé que l’Ukraine doit « prendre ses propres décisions quant à la meilleure manière de se défendre efficacement ».

«Nous allons continuer à nous adapter»

« Nous allons nous assurer qu’elle dispose du matériel nécessaire pour le faire », a déclaré Anthony Blinken. Le secrétaire d’État américain a souligné que la « capacité d’adaptation » de l’administration Biden est un « marqueur » du soutien de Washington à Kiev.

Les États-Unis ont été capables « de s’adapter aux conditions changeantes et au champ de bataille, ainsi qu’à l’évolution de l’agressivité et de l’escalade de la Russie », a déclaré Anthony Blinken.

« Nous nous sommes adaptés et je suis convaincu que nous continuerons à le faire », a-t-il déclaré.

Le Wall Street Journal et Politico notent que John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche, a immédiatement tempéré les propos d’Anthony Blinken. « Nous n’encourageons pas et nous n’autorisons pas l’utilisation d’armes américaines sur le sol russe », a-t-il déclaré, réitérant ses commentaires du début de la semaine.

« Notre soutien à l’Ukraine a évolué de manière appropriée à mesure que les conditions sur le champ de bataille ont évolué, et cela ne va pas changer », a-t-il cependant concédé. « Mais pour le moment, notre politique n’a pas non plus évolué. »

S’adressant à Politico, deux responsables américains ont indiqué qu’aucune décision en la matière n’avait été prise. L’un d’eux assure, sous couvert d’anonymat, que le sujet de l’autorisation des frappes en Russie est « à l’étude ».

Emmanuel Macron ouvre aussi la porte

Mardi, Emmanuel Macron a également affirmé que Kiev devrait être autorisée à « neutraliser » les bases militaires depuis lesquelles la Russie tire ses missiles contre le territoire ukrainien, en plein débat sur l’usage des armes occidentales en Russie.

« Il faut leur permettre de neutraliser les sites militaires depuis lesquels sont tirés les missiles (…) les sites militaires depuis lesquels l’Ukraine est attaquée », a déclaré le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse. aux côtés du chancelier Olaf Scholz près de Berlin.

« Si nous leur disons que vous n’avez pas le droit d’atteindre le point de tir des missiles, en fait nous leur disons que nous vous livrons des armes mais vous ne pouvez pas vous défendre », a-t-il poursuivi. Mais nous ne devons pas permettre que d’autres cibles en Russie, et évidemment des capacités civiles, soient touchées.»

Un risque d’escalade du conflit

En déplacement en Belgique ce mardi, Volodymyr Zelensky a renouvelé sa demande d’un changement de position de ses alliés. « Nous ne pouvons pas risquer le soutien de nos partenaires. C’est pourquoi nous n’utilisons pas les armes de nos partenaires pour attaquer le territoire russe. C’est pourquoi nous demandons l’autorisation de le faire », a déclaré le président ukrainien, selon des propos rapportés par Euronews.

L’Ukraine exige de pouvoir utiliser les armes livrées par l’Occident contre des cibles militaires sur le sol russe mais le sujet divise ses soutiens. Parmi les plus réticents d’entre eux, l’Italie et l’Allemagne mettent en avant le risque d’éclatement, avec la crainte sous-jacente d’un recours à l’arme nucléaire par la Russie.

Et ce alors que pour le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, les restrictions actuelles « lient les mains dans le dos des Ukrainiens ». De son côté, Vladimir Poutine a menacé de « graves conséquences » en cas d’utilisation d’armes occidentales contre le territoire russe.

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