l’aide médicale à mourir, « c’est la ruse ultime du libéralisme pour économiser de l’argent sur l’État-providence »
ENTRETIEN – Le haut responsable craint que le suicide assisté et l’euthanasie entraînent davantage de décès « par manque de soutien » que de décès « authentiquement souhaités ». Et note que la mort administrée « générera des économies importantes ».
LE FIGARO. – Quel regard portez-vous sur le débat actuel concernant la fin de la vie ?
Jean-Marc SAUVÉ. – Le regard que j’ai sur ce débat est avant tout celui d’une personne hostile à toute obstination déraisonnable, qui a rédigé ses directives anticipées sur l’arrêt des traitements inutiles. Mon regard est aussi celui d’un citoyen sur notre société. Je respecte profondément ceux qui veulent mourir, parce qu’ils souffrent trop, et ceux qui veulent les aider. Mais, au-delà de décisions individuelles respectables, la mort administrée représente une rupture anthropologique et un choix sociétal dont les plus faibles seront les premières victimes. Ce texte marque une nouvelle victoire de l’individualisme sur le collectif, l’inquiétude et la fraternité.
En fin de vie, il faut choisir entre deux risques. La première est de ne pas permettre aux patients qui veulent mourir d’abréger leur vie, alors que la législation actuelle s’adresse à presque tous les cas douloureux. La seconde est qu’un…