« Nous sommes tombés de chaise ce lundi 15 avril, en apprenant qu’un décret était en préparation, pour les contrats conclus à partir du 1euh Mai 2024 ! Nous sommes consternés par cette décision sans préavis… » fustige Didier Massy, président de la Confédération des PME des Landes et membre du bureau CPME Nouvelle-Aquitaine. Le « nous » englobe les patrons de PME qui emploient l’alternance. étudiants et bénéficiaient jusqu’à présent d’une aide de 6 000 euros pour tout alternant embauché dans le cadre d’un contrat de professionnalisation. Jusqu’à présent… car la prime est compromise…
« Nous sommes tombés de chaise ce lundi 15 avril, en apprenant qu’un décret était en préparation, pour les contrats conclus à partir du 1euh Mai 2024 ! Nous sommes consternés par cette décision sans préavis… » fustige Didier Massy, président de la Confédération des PME des Landes et membre du bureau CPME Nouvelle-Aquitaine. Le « nous » englobe les patrons de PME qui emploient l’alternance. étudiants et bénéficiaient jusqu’à présent d’une aide de 6 000 euros pour tout étudiant en alternance embauché dans le cadre d’un contrat de professionnalisation. Jusqu’à présent… car la prime est compromise.
De quoi parle-t-on ? On se souvient que, pendant le Covid, en juillet 2020, le gouvernement avait mis en place une aide pour soutenir l’emploi des jeunes, qui se caractérisait par une prime de 6 000 euros pour l’embauche d’un alternant de moins de 30 ans en contrat d’apprentissage (formation initiale). ou contrat de professionnalisation (formation continue).
Les conséquences peuvent être dramatiques pour les petites entreprises déjà confrontées à des difficultés de trésorerie.
Cet essor de l’alternance avait fait le bonheur aussi bien des jeunes en quête d’insertion que des employeurs à la recherche de profils à recruter. La progression des chiffres en témoigne : en janvier 2024, le nombre d’apprentis en France s’élève à 1 016 800, soit une hausse de 4,7% par rapport au 1er janvier 2024.euh janvier 2023 (972 800), lorsque, le 1euh En janvier 2022, ils étaient 856 300 et à peine 400 000 en 2010. Et cette croissance était en partie liée au nombre d’alternants suivant une formation de l’enseignement supérieur (57,5% des apprentis en 2022), nombre qui a été multiplié par sept depuis 2005 !
Décret après décret
Le maintien de cette prime avait déjà été évoqué, ainsi que sa suppression. Mais, finalement, un décret du 29 décembre 2023 l’a prolongé jusqu’au 31 décembre 2024. Et voilà qu’un autre décret devrait être publié au Journal officiel, revenant sur le contenu du précédent et supprimant le coup de pouce pour une partie des apprentis, à savoir les alternants sous contrat de professionnalisation, issus des contrats signés le 1euh Mai 2024.
Pour avoir une idée de l’ampleur du public concerné, au 1euh En janvier dernier, on comptait 90 700 personnes en contrat de professionnalisation et, en 2023, 116 000, soit un peu plus de 10 % de l’ensemble des alternants.
Ce qui a fait bondir les employeurs, c’est la soudaineté de la communication du ministère du Travail aux partenaires sociaux sur ce projet de décret – révélée par l’AEF, média spécialisé dans le domaine de l’éducation, ce lundi 15 avril.
« Nous allons affaiblir davantage les jeunes et les PME en prenant une décision précipitée. Les conséquences peuvent être dramatiques pour les petites entreprises déjà à court de liquidités. Car la suppression de l’aide de 6 000 euros par alternant, quand on en a un ou deux en formation, est lourde à assumer. Surtout du jour au lendemain», continue de harceler Didier Massy.
Un tremplin pour l’emploi
Dans sa communication aux partenaires sociaux, le gouvernement justifierait sa décision par la nécessité, « compte tenu des prévisions de croissance et de l’augmentation du déficit public (5,5% du PIB), d’engager des mesures de réduction du budget de l’Etat sur certaines mesures relatives notamment au domaine de l’emploi et de la formation professionnelle ».
Il faut un consensus et non une décision totalement radicale qui n’aura que des impacts négatifs, notamment pour les jeunes qui avaient trouvé un contrat professionnel pour les mois à venir et qui se retrouveront sans contrat.
« Ici, nous détruisons un système qui fonctionne, compromettant l’avenir des jeunes mais aussi des PME et de notre économie. D’autant que l’alternance est aussi une solution pour recruter des profils adaptés aux besoins des entreprises. C’est à la fois un tremplin pour l’insertion des jeunes, un tremplin pour l’emploi et un tremplin pour les salariés souhaitant évoluer en interne », ajoute le président de la CPME des Landes, qui, à travers son entreprise de BTP, a formé une cinquantaine d’alternants. : « Certains, une fois leur diplôme en poche, sont restés, déjà intégrés aux équipes. »
« Pas comme ça »
La Confédération des PME n’entend pas nier une évidence, à savoir la nécessité de réduire les dépenses publiques. « Cependant, la réduction ne peut pas se faire de cette manière. Ce projet de décret doit être reporté, discuté et négocié. On pourra peut-être envisager une réduction de cette aide. »
« Il faut un consensus et non une décision totalement radicale qui n’aura que des impacts négatifs, notamment pour ceux qui avaient trouvé un contrat professionnel pour les mois à venir et qui se retrouveront sans contrat. J’espère que les employeurs qui s’y sont engagés signeront malgré tout leur contrat, mais on peut comprendre que leur situation économique les oblige à baisser les bras… C’est dramatique », conclut Didier Massy. D’autant qu’on peut légitimement se demander si, à terme, les contrats d’apprentissage ne seront pas également concernés.