l’Agence mondiale antidopage fait appel et exige « un à deux ans de suspension » pour le numéro 1 mondial
Testé positif au clostebol en mars mais sorti d’affaire – du moins le pensait-il – depuis son blanchiment par un tribunal indépendant, Jannik Sinner voit cette affaire de dopage lui revenir en face. L’agence mondiale antidopage a rouvert le dossier en faisant appel de la décision devant le Tribunal arbitral du sport.
L’affaire n’est pas encore close, au grand désarroi de Jannik Sinner, qui n’en a donc pas fini avec cette affaire qui n’a cessé de ternir son image. Même si la thèse de la contamination involontaire – cohérente et scientifiquement plausible selon plusieurs spécialistes – avait été retenue par un tribunal indépendant, l’Agence mondiale antidopage n’a pas hésité à porter cette affaire devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) car elle avait le droit de le faire, estimant que « la conclusion d’absence de faute ou de négligence n’était pas correcte au regard des règles applicables ». L’AMA réclame désormais « une période de suspension d’un à deux ans » pour le n°1 mondial.
« C’est spécial, n’est-ce pas ? »
Jannik Sinner, testé positif au clostebol (substance interdite) à deux reprises (à huit jours d’intervalle) en mars, et dans le plus grand secret, puis disculpé cinq mois plus tard, avait plaidé l’accident, arguant d’une contamination via l’utilisation d’un spray utilisé par son kiné. pour soigner une coupure dans laquelle se trouvait un agent dopant. L’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (Itia) a accepté sa défense en l’exonérant. Sorti vierge, Jannik Sinner, qui n’avait jamais dépassé les quarts de finale à Flushing, s’est imposé à New York en survolant la quinzaine de l’US Open, devenant ainsi le premier N.1 mondial vainqueur dans le tournoi américain.
Pourquoi l’AMA a-t-elle mis autant de temps à réagir ? Le Code mondial antidopage fixe un délai de 21 jours « après réception du dossier complet » relatif à l’affaire en question pour faire appel. Cependant, l’AMA ayant reçu le dossier complet assez tardivement, début septembre, elle avait jusqu’à fin septembre pour se prononcer sur le cas Sinner. Ce qu’elle a fait jeudi 26 septembre. L’affaire révélée à la mi-août a suscité de vives réactions dans le monde du tennis de la part de nombreux joueurs, parmi lesquels Nick Kyrgios et Lucas Pouille, qui ont pris la parole à notre micro pour faire part de son ressenti.
« À partir du moment où tu as été testé positif, tu dois le prendre comme tout le monde, tu dois être suspendu, a-t-il dit. Je le répète mais évidemment nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. En 2019, c’est le joueur chilien Nicolas Jarry qui a été testé positif. Il a pris deux ans, réduits à onze mois, parce qu’il a dit qu’il ne l’avait pas fait exprès, qu’il y avait des circonstances atténuantes, mais il l’a fait. a pris son année. Là, comme par magie, il ne prend pas les points d’Indian Wells, il ne prend pas son argent, il prend une amende mais il peut continuer à jouer. C’est surprenant ! blanchi, pourquoi lui enlever des points et lui infliger une amende… c’est spécial, n’est-ce pas ? » Il semble que l’AMA soit du même avis.