Ysaora Thibus participera-t-elle aux Jeux de Paris ? Acquittée en mai par le tribunal disciplinaire de la Fédération internationale d’escrime (FIE), la fleurettiste française voit son horizon olympique s’assombrir après que l’Agence mondiale antidopage (AMA) a requis la peine maximale de quatre ans de suspension pour un contrôle positif à un agent anabolisant, l’ostarine, détecté le 14 janvier lors d’une étape de Coupe du monde à Paris.
La vice-championne olympique de Tokyo a été notifiée lundi 22 juillet de l’appel de l’AMA contestant sa non-suspension en première instance, et dans un communiqué envoyé mardi 23 juillet au soir à Parisienle Tribunal Arbitral du Sport (TAS), chargé de juger l’appel, révèle que l’AMA lui a demandé « de constater que l’athlète a commis une violation des règles antidopage et de lui imposer une suspension de quatre ans ».
La championne du monde 2022, attendue dimanche sous la verrière du Grand Palais pour son entrée en lice aux JO pour le tournoi de fleuret féminin puis le jeudi suivant pour l’épreuve par équipes, risque l’annulation d’une éventuelle médaille en cas de sanction en appel, selon plusieurs sources proches de l’antidopage.
Malgré cela, les fleurettistes français et leur staff souhaitent qu’Ysaora Thibus participe aux JO, a annoncé mardi le sélectionneur national Yann Detienne.
Une année 2024 éprouvante
L’appel et la demande de l’AMA sont le dernier rebondissement d’une année 2024 éprouvante pour la tireuse guadeloupéenne de 32 ans. Sa sélection olympique est restée incertaine jusqu’au bout après qu’elle s’est blessée au genou gauche lors de sa compétition de retour mi-juin aux Championnats d’Europe de Bâle, en Suisse. La championne du monde individuelle 2022 avait abandonné son deuxième tour de la phase de poules, foudroyée par une balle « lésion ligamentaire »a détaillé la Fédération Française d’Escrime.
Moins d’un mois s’était écoulé entre sa blessure et la décision de l’exonérer par le tribunal disciplinaire de la Fédération internationale d’escrime. Études à l’appui, Ysaora Thibus avait plaidé une contamination par des fluides corporels avec son partenaire Race Imboden. L’ancienne escrimeuse américaine avait avoué avoir pris » secrètement « ostarine » pour développer ses muscles qui n’avaient pas été stimulés depuis un an et sa retraite »a précisé, dans une étude, le professeur Jean-Claude Alvarez, toxicologue et membre de l’équipe de défense de l’escrimeur de 32 ans.
« Je me suis battu pour avoir cette chance de jouer les Jeux à domicile »a expliqué Ysaora Thibus lors de sa dernière intervention, sujet diffusé samedi au journal de 13 heures sur France 2 et filmé le 12 juillet. « J’ai réalisé que je savais faire beaucoup de choses mais pas abandonner »elle a assuré.