Lagarde de la BCE intervient alors que les États-Unis poussent l’Europe à utiliser les actifs russes pour aider l’Ukraine – POLITICO
Ses commentaires sont la dernière illustration du profond désaccord qui règne en Occident sur l’opportunité et la manière d’utiliser l’argent russe actuellement gelé sur les comptes européens.
Les ministres des Finances du G7 se sont réunis mercredi pour discuter d’un menu d’options, en vue de permettre aux dirigeants du G7 de prendre une décision finale lors de leur réunion en juin. Les options comprenaient la saisie pure et simple des actifs souverains de la Russie ainsi que la structuration d’un prêt adossé aux bénéfices exceptionnels générés par ces actifs.
Le conseiller adjoint à la sécurité nationale, Daleep Singh, avait évoqué la semaine dernière la nécessité « d’explorer toutes les voies possibles pour maximiser la valeur des réserves immobilisées pour l’Ukraine ».
Utilisant un euphémisme qui lui est propre, Lagarde a déclaré que « précipiter la disponibilité » des fonds russes « parce que le financement n’est pas disponible ailleurs… ouvre toute une série de questions qui ont à voir avec le respect de l’ordre juridique international », soulevant des questions de stabilité financière et de responsabilité juridique conjointe.
Les commentaires de Lagarde font allusion aux craintes que les investisseurs internationaux pourraient fuir l’euro et la zone euro si les gouvernements réagissaient à l’accaparement des terres de Vladimir Poutine – déclenchant le plus grand conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale – par leur propre accaparement d’actifs. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi l’Europe n’était pas sur la même longueur d’onde que les États-Unis sur cette question, elle a rétorqué que tout opprobre international frapperait l’Europe de manière disproportionnée.
« Vous parlez de 6 milliards de dollars ici et de 260 milliards de dollars de l’autre côté. Cela place les partenaires dans une position légèrement différente », a-t-elle déclaré.
