L’affaire rebondit sur la piste d’un « gangster de haut rang »
Quarante-quatre ans après la mort de Robert Boulin, la justice dispose enfin du nom d’un suspect. Selon le site d’information Mediapart, il s’agit d’Henri Geliot, un « truand » né en 1919 et mort en 1986. Il a été identifié grâce à un numéro de plaque d’immatriculation transmis par un témoin entendu en 2023 par le juge d’instruction chargé de résoudre cette affaire politique. énigme financière.
Interrogé par l’AFP, le parquet de Versailles a confirmé que ces « informations factuelles » figuraient bien au dossier mais qu’à ce stade, « aucune conclusion dans un sens ou dans l’autre n’en a été tirée, judiciairement parlant ». .
« Gangster de haut rang »
Témoin d’une conversation indiquant que la mort du ministre avait été mise en scène après une violente opération d’intimidation qui avait mal tourné, comme le rapportait une source proche du dossier fin août à l’AFP, le témoin avait pris soin de constater l’inscription du véhicule d’un des hommes présents.
Ce « gangster de haut rang », comme le détaille cette source, s’est présenté dans cet échange comme l’un des hommes impliqués dans le crime. La même source proche du dossier a également confirmé vendredi qu’Henri Geliot était identifié dans cette affaire. Selon Mediapart, l’homme, cafetier de profession, n’en était pas à ses premiers méfaits : il fut principalement accusé entre 1939 et 1958 pour divers délits dont des violences avec arme à feu.
» Relief «
Alors que l’enquête en cours depuis 2015 évoluait vers un classement sans suite, après un avis de fin d’information judiciaire et une mise en examen du parquet en ce sens, la manifestation spontanée de ce témoin en 2022 devant les enquêteurs a tout changé. Entendu en 2023 par le juge d’instruction, selon la source proche du dossier, il évoque plusieurs personnes impliquées à des degrés divers dans l’assassinat de Robert Boulin, 59 ans, alors membre du RPR et ministre du Travail dans le gouvernement de Raymond Barre. .
L’homme politique avait auparavant occupé plusieurs portefeuilles sous les présidences de Charles de Gaulle, de Georges Pompidou et pendant le septennat de Valéry Giscard d’Estaing. « On commence à ressentir un début de soulagement en constatant que malgré les réticences de l’institution judiciaire à faire son travail, les choses avancent », a réagi pour l’AFP Me Marie Dosé, avocate de la fille de Robert Boulin, Fabienne Boulin-Burgeat.
« Il reste cependant beaucoup de travail à faire » dans ce dossier, a estimé l’avocat, espérant que « la justice se montre enfin digne de sa mission ». Fin août, elle avait déclaré à l’AFP qu’elle était certaine que « personne ne peut objectivement soutenir aujourd’hui que Robert Boulin s’est suicidé, sauf ceux qui ont intérêt à le faire ».