l’adolescent condamné à la peine maximale de 20 ans de prison
Le jeune de 16 ans a été condamné ce mercredi à 20 ans de prison pour le meurtre de Rose l’année dernière.
La peine maximale, soit 20 ans de réclusion criminelle, a été prononcée mercredi contre l’adolescent poursuivi pour le meurtre de Rose, cinq ans, à Rambervillers (Vosges) en avril 2023. Le jeune homme, dont la personnalité « inquiétant » peut le rapprocher, selon un expert, du tueur en série Francis Heaulme, lui aussi condamné à 20 ans de suivi socio-judiciaire, là encore la durée maximale autorisée pour un mineur. A l’issue de sa détention et pendant 20 ans, il lui sera interdit d’entrer en contact avec des mineurs, de paraître dans les Vosges, et sera astreint à se faire soigner.
Cette sentence, annoncée publiquement par le président après plus d’une heure de délibération, est conforme aux réquisitions du parquet. A l’annonce, l’adolescent n’a pas réagi et a répondu favorablement à la question du président du tribunal de savoir s’il avait compris sa peine. « Tu es consciente que cela ne fait pas de toi ta fille »a déclaré le président à la famille de la jeune fille, à la fin de l’audience.
« Malheureusement, entendre une peine maximale pour un mineur est toujours difficile, mais je crois que cela est parfaitement justifié par la gravité et l’atrocité de ces faits, et par la personnalité qui nous a été décrite et ne laisse finalement aucun espoir d’un éventuel réinsertion du jeune homme »a réagi Virginie Barbosa, avocate de l’association La voix de l’enfant.
« Protéger la société »
Les 20 ans de contrôle socio-judiciaire, c’est eux « Un minimum que nous pouvons faire. Est-ce que cela suffira ? Je l’espère de tout mon cœur », elle a continué. En tout état de cause, le parquet a demandé « tout ce qui est possible pour protéger la société ». Malgré son jeune âge, le prévenu de 16 ans avait déjà été reconnu coupable en mars de viols et d’agressions sexuelles sur deux garçons âgés de 11 et 12 ans dans une précédente affaire et il fait l’objet d’une plainte pour viol dans une autre affaire. Des faits tous commis en février 2022, soit un an avant la mort de Rose. Les expertises psychiatriques, au centre des débats avant les plaidoiries, sont « catastrophique, inquiétant »selon Stéphane Giuranna, avocat des parents de la petite fille.
« Quand on demande aux experts s’il y a une once d’optimisme… il n’y en a pas, il n’y a rien »il a continué. « Tout le monde dit à l’unanimité qu’il est pervers, sadique, qu’il recommencera. Il n’y a rien à faire. La seule chose à faire c’est de le surveiller, de l’enfermer. En tant qu’avocat, j’ai du mal à entendre cela. « Là, on n’a aucun doute : on sait qu’il va remettre ça »» déclara encore le concile en se disant « privé » après deux jours de procès. « La seule chose que nous pouvons faire, c’est croiser les doigts pour que ce ne soit pas quelqu’un que nous connaissons. C’est horrible, c’est effrayant.
Dimension sexuelle
Mardi, un premier psychiatre a été interrogé, « l’un des seuls » avoir constaté l’altération du discernement du jeune homme au cours des événements. Un point de vue auquel se sont opposés les avocats des parties civiles et qui n’a pas été retenu par le parquet dans ses réquisitions. Possible « dysfonctionnements » dans le suivi de ce mineur, placé pendant un an dans un centre éducatif fermé en 2022 puis rendu à ses parents, ont également fait débat, selon Me Barbosa.
Les faire passer d’un centre éducatif fermé, le plus contraignant pour un mineur, directement à un retour chez leurs parents, « Peut-être que ce n’était pas la meilleure option à choisir », constate Me Collot. L’adolescent a reconnu avoir voulu tuer la petite fille le 25 avril 2023 : il l’avait attirée dans l’appartement de sa mère à Rambervillers sous prétexte de lui montrer un chaton.
Le corps de l’enfant a été retrouvé nu dans un sac poubelle, moins d’une heure après que ses parents ont signalé sa disparition, dans l’appartement de la mère du suspect. Le jeune homme a reconnu avoir tué la petite fille et selon Me Collot, il a également reconnu mardi, « qu’il se serait probablement masturbé après avoir commis le meurtre », « ce qui expliquerait pourquoi on aurait pu retrouver son sperme sur le pull de Rose ». La dimension sexuelle de ses actes « est une dimension importante de sa personnalité »croit Me Barbosa.