En janvier 2023, conformément à un souhait exprimé par son armée de l’air (IAF – Israel Air Force), Israël a confirmé son intention de se doter de vingt-cinq avions de combat F-15EX « Eagle 2 » (appelés aussi « F-15IA Ra’ am »). II » en nomenclature israélienne) du constructeur américain Boeing et de mettre vingt-cinq anciens F-15I à ce standard, sans toutefois aller jusqu’à les équiper de commandes de vol électriques. Par ailleurs, il a également été question d’une commande de vingt-cinq chasseurs-bombardiers F-35I « Adir » supplémentaires, pour un montant alors estimé à 3 milliards de dollars. Des demandes officielles furent alors adressées à Washington.
Depuis, l’attentat terroriste perpétré par le Hamas le 7 octobre et la réponse israélienne qui a suivi ont mis ces projets au second plan. Par ailleurs, malgré leur soutien indéfectible à Israël, au Conseil de sécurité des Nations Unies, le 25 mars, les États-Unis ont autorisé, en s’abstenant, le vote d’une résolution sur la guerre à Gaza, qui exige un « cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadan ». .
Ainsi, Washington a laissé entendre que son soutien à l’État juif ne pouvait être inconditionnel et que la réponse de ce dernier contre le Hamas était allée trop loin. Cependant, malgré ses divergences avec le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l’administration américaine est sur le point d’approuver la vente à Israël de cinquante F-15EX « Eagle 2 » pour un montant estimé à 18 milliards de dollars. C’est en effet ce qu’ont rapporté CNN et l’agence Reuters le 1er avril, sur la base de confidences faites par des sources proches du dossier.
Avant que l’Agence de Coopération de Sécurité de Défense (DSCA), l’agence chargée de traiter les demandes d’achats d’équipements militaires américains via la procédure FMS (Foreign Military Sales), publie un avis invitant à l’autorisation de cette potentielle vente, l’administration du président Biden a pris la température avec les membres les plus influents du Congrès.
Selon CNN, le président (républicain) de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, Michael McCaul, a approuvé cet éventuel contrat. En revanche, son homologue du Sénat, le démocrate Ben Cardin, serait plus réticent à donner son feu vert.
La demande israélienne porterait sur la livraison d’une cinquantaine de F-15EX « Eagle 2 », la fourniture de moteurs et de pièces détachées ainsi que le maintien en condition opérationnelle (MCO). La modernisation à mi-vie des vingt-cinq F-15I de l’IAF serait également incluse dans le contrat. Ces avions ne seront pas livrés avant cinq ans.
Pour rappel, équipé de deux nouveaux moteurs F110-GE-129, le F-15EX « Eagle II » dispose d’un radar à antenne active (AESA) APG-82(V)1, d’un capteur IRST, d’un EPAWSS (Eagle Passive/Active Warning Survivability), une suite de guerre électronique, un ordinateur de mission ADCP-II (Advanced Display Core Processor-II), un cockpit numérique et une liaison de données lui permettant de communiquer avec le F-35.
Justement, concernant les vingt-cinq F-35I supplémentaires demandés par l’IAF, CNN laisse entendre que l’administration Biden a discrètement donné son feu vert à leur livraison. « Cette vente n’a pas besoin d’être notifiée au Congrès car elle l’a déjà été en 2008 », lui ont expliqué ses sources.