L’accord avec le Mercosur est « inacceptable en l’état », insiste le ministre de l’Industrie
Marc Ferracci a réaffirmé ce dimanche la position du gouvernement français, qui continue de s’opposer à l’accord de libre-échange que l’Union européenne pourrait adopter d’ici la fin de l’année.
« L’agriculture n’est pas une variable d’ajustement. » Le ministre délégué chargé de l’Industrie Marc Ferracci a une nouvelle fois affirmé l’opposition du gouvernement à l’accord de libre-échange avec le Mercosur, ce dimanche 17 novembre sur CNews et Europe 1. Un accord « inacceptable (…) en l’état »a-t-il fustigé, regrettant le manque de « clauses miroir » avec des normes sanitaires et environnementales beaucoup moins contraignantes en Amérique latine qui pourraient pénaliser les agriculteurs français.
« Nous ne sommes pas opposés au commerce international par principe, mais il doit être équitable », a insisté Marc Ferracci. Nos agriculteurs et nos industriels doivent jouer sur un pied d’égalité. Si l’accord avec le Mercosur pourrait en revanche profiter aux industriels français en facilitant leurs exportations, le ministre s’est défendu « une approche globale ». « Quand on négocie, il faut prendre en compte tous les secteurs »a-t-il ajouté en désignant un accord « pas juste » pour les agriculteurs.
L’Union européenne semble déterminée à signer d’ici la fin de l’année un accord de libre-échange avec les pays latino-américains du Mercosur, au grand désarroi de la France, qui le refuse en l’état et se mobilise. L’accord est adopté si au moins 15 pays représentant au moins 65 % de la population votent en sa faveur.
Pour empêcher cette adoption, au moins quatre pays doivent être réunis pour former une minorité de blocage. Mais cela ne suffit pas : il faut que ces pays soient suffisamment peuplés pour empêcher les partisans de l’accord d’atteindre 65 % de la population de l’UE. La France doit donc rallier trois autres pays qui ne peuvent être que Malte, Chypre ou le Luxembourg. La Pologne et l’Autriche ont exprimé leur opposition par le passé, mais la pression des défenseurs, Allemagne et Espagne en tête, est très forte.