L’absentéisme des salariés a diminué en 2023 après des années de hausse
En 2023, le taux d’absentéisme dans les entreprises a atteint 4,8%, contre 5,4% l’année précédente. Mais la tendance générale depuis plusieurs années reste à la hausse.
L’absentéisme des salariés a diminué en France en 2023 pour la première fois depuis 2016, selon une étude publiée jeudi par le cabinet de conseil WTW, qui souligne néanmoins la persistance du phénomène. Pour Noémie Marciano, directrice des assurances et avantages sociaux de WTW (Willis Towers Watson), cette baisse est bel et bien « à prendre avec précaution »notamment au vu du taux d’absentéisme élevé de l’année précédente.
La tendance générale depuis plusieurs années est restée à la hausse, sous l’effet d’une «vieillissement de la population active» et certains « habitudes de vie (…) modifiées avec le Covid »Elle explique. En 2023, le taux d’absentéisme dans les entreprises a atteint 4,8%, contre 5,4% l’année précédente. Un chiffre inférieur au niveau de 2020, mais toujours supérieur au taux de 2019, dernière année avant le début de la pandémie.
Des arrêts moins nombreux mais plus longs
L’étude a été réalisée à partir de données recueillies auprès de 2 196 entreprises du secteur privé représentant 420 280 salariés. Cette baisse générale s’accompagne également d’une diminution de la proportion de salariés ayant eu recours à des arrêts maladie, ainsi que du nombre moyen de jours d’arrêt maladie par salarié. Un seul indicateur, la durée moyenne d’arrêt maladie, est en hausse, passant à 23 jours contre 20 jours l’an dernier. Celle-ci augmente quel que soit l’âge des salariés, souligne Noémie Marciano, qui pointe notamment l’effet des risques pour la santé mentale.
L’étude montre également une plus grande absence chez les ouvriers et employés que chez les professions intermédiaires et les cadres. Un phénomène expliqué « Peut-être en raison de la nature pénible de leur travail »estime WTW. De même, les femmes ont en moyenne plus de jours d’absence que les hommes, un constat qui s’explique, selon le cabinet, « notamment par leur surreprésentation dans certains secteurs ou postes où la progression est parmi les plus faibles ».