l’absence d’Emmanuel Macron illustre ses relations compliquées avec les élus

Le congrès des maires s’ouvre dans un climat tendu avec Emmanuel Macron. « Il y a une méfiance générale, y compris (de ceux) qui sont très proches du pouvoir »souligne David Lisnard, le président (Les Républicains, LR) de l’Association des maires de France (AMF), organisateur de cet événement qui s’est ouvert lundi à Paris, et qui clôturera ses débats jeudi 23 novembre.
Dans un premier temps, le chef de l’Etat a fait savoir qu’il ne se rendrait pas à l’événement politique, le « congrès », prévoyant seulement de se rendre, mercredi, au « salon », le salon qui réunit les partenaires privés de la ville. des conseillers à deux pas. Une réception est également prévue avec « mille maires » à l’Elysée, le soir même.
Soit le même programme qu’en 2022, suscitant une nouvelle fois la colère de l’AMF. Le 8 novembre, lors de la présentation de l’édition 2023, les responsables n’ont pas caché leur agacement. « S’il vient au salon, je lui conseillerai de traverser la rue », a ironisé le vice-président (Parti socialiste) de l’association et maire d’Issoudun (Indre), André Laignel. L’arrivée du Président de la République, « ce n’est pas le principal »avait jugé M. Lisnard, estimant à propos de l’accueil des conseillers municipaux, que« il n’y a pas deux congrès de maires : le congrès où l’on travaille et le congrès médiatisé des mondains à l’Elysée ».
Passe d’armes entre David Lisnard et Emmanuel Macron
Finalement, seul l’accueil des maires est maintenu. Tenu parallèlement par un sommet du G20 en visioconférence, Emmanuel Macron n’ira même pas au « salon », a indiqué lundi son entourage. « Et l’Elysée n’a pas fait tout son possible pour trouver un autre créneau en bousculant l’agenda »confie un conseiller à l’exécutif.
« Lisnard politise le congrès »soupire le même interlocuteur, concédant : « Compte tenu de ses ambitions, c’est compréhensible. » Référence à la manière dont le maire de Cannes (Alpes-Maritimes) avance ses pions sur l’échiquier présidentiel. L’élu affirme travailler sur le corpus de la droite, quitte à se ranger derrière celui qui amènera « des propositions fortes, sincères et capables de gagner ». Mais, note David Lisnard, « Les sondages montrent qu’il n’y a pas de candidat naturel », pour le moment, chez LR. Bien décidé à jouer sa carte, il a inauguré début octobre les bureaux parisiens de son mouvement, Nouvelle Energie.
M. Lisnard veut croire qu’apparaître comme un interlocuteur intransigeant du chef de l’Etat peut l’aider à bâtir une stature présidentielle. En mars, une escarmouche avait déjà opposé les deux hommes à propos d’une rencontre avec des élus locaux. Le président de l’AMF avait invoqué «un engagement antérieur et majeur envers sa commune» pour expliquer qu’il ne viendrait pas à l’Elysée. En réponse, l’AMF a été déboutée. « Ils ne se sont pas rencontrés sur le plan personnel et David Lisnard ne perd pas une occasion de frapper le présidentconstate le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu. Il utilise l’AMF comme caisse de résonance. Autrement, il n’aurait pas pu créer un parti avec un siège à Paris et des antennes locales. »
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gn france