Bourse Entreprise

la zone commerciale de Auchan-Lac va être transformée, à quoi pourrait-elle ressembler ?

CONTREest un domaine de 52 hectares, artificialisé à 95%, où le béton, les parkings et les voitures font partie intégrante du paysage. Mais dans dix ans, la zone commerciale de Bordeaux-Lac pourrait prendre un tout autre visage. Dans le cadre d’un plan national de transformation des zones commerciales, il a été désigné lauréat, comme six autres projets en Nouvelle-Aquitaine, et bénéficiera de 75 000 euros de subventions pour initier un changement majeur. La somme est dérisoire pour un tel projet, mais elle sert surtout à financer les premières études réalisées en concertation…

CONTREest un domaine de 52 hectares, artificialisé à 95%, où le béton, les parkings et les voitures font partie intégrante du paysage. Mais dans dix ans, la zone commerciale de Bordeaux-Lac pourrait prendre un tout autre visage. Dans le cadre d’un plan national de transformation des zones commerciales, il a été désigné lauréat, comme six autres projets en Nouvelle-Aquitaine, et bénéficiera de 75 000 euros de subventions pour initier un changement majeur. La somme est dérisoire pour un tel projet, mais elle sert surtout à financer les premières études réalisées en concertation avec les commerçants, Bordeaux Métropole et la Ville de Bordeaux.

« C’est une transformation complexe car l’enjeu est d’avancer avec tous les acteurs concernés, sans affecter l’économie des commerçants présents sur le territoire », explique Benoît Cazales, directeur territorial Grand Ouest de Nhood, le promoteur immobilier au cœur de le projet, spécialisé dans la « régénération urbaine » et la valorisation des actifs commerciaux. Avec 13 millions de visiteurs par an dans les 131 magasins (Ikea, Leroy Merlin, Auchan, Primark, Decathlon…), dont 8 millions au centre commercial Aushopping Bordeaux-Lac, le site fonctionne à pleine capacité. Il est même saturé les week-ends chargés, avec des parkings pleins et des points d’accès encombrés.

Pour cette raison, le plan de transformation visera notamment à repenser les accès routiers, à sécuriser les déplacements à pied, à favoriser l’accès à vélo, mais aussi à réorganiser les places de stationnement, « dont le nombre ne diminuera pas », assure Benoît Cazales. Si rien n’est fait, car les études viennent de démarrer, « on pourrait imaginer un parking en silo en hauteur, partagé entre plusieurs enseignes, afin de gagner de la place sur les parkings plats pour construire autre chose, comme des logements, des bureaux ou des commerces », il explique.

« Pas de vue sur les parkings »

L’idée est de transformer cette zone commerciale en un lieu de vie, un petit centre-ville où l’on trouve tout sur place, avec des services et des espaces publics, « un peu à la manière du quartier Ginko ». Mais attention, le promoteur affirme ne pas vouloir que les futurs résidents aient une vue sur « les parkings, les toits des centres commerciaux, la climatisation ou les gens poussant leurs chariots ». L’objectif est d’embellir le quartier, afin d’en finir avec ce que l’on appelle la « France laide », ces zones périurbaines en béton qui ont contribué à l’étalement urbain depuis les années 1960. Pour cela, la zone sera végétalisée, avec des espaces verts au sol ou sur les toits. Des écoles, des crèches, des professions médicales, une place de marché ou encore des parcs publics sont évoqués. De nombreux panneaux photovoltaïques peuvent également être installés sur les toitures.

Dans ce quartier aménagé, « quelque 2 000 logements » pourraient voir le jour, annonçait en mars Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire de Bordeaux chargé de l’urbanisme résilient. « Il pourrait y avoir des logements sociaux mais aussi des bâtiments publics. Nous discutons avec Vincent Maurin, l’adjoint au maire, engagé dans la lutte contre le sans-abrisme qui touche ce quartier. Alors peut-on penser demain à des bâtiments à vocation sociale ? » envisage Benoît Cazales.

Bâtiments réversibles

Comment pourra-t-on réunir commerçants, clients, habitants et travailleurs dans un même espace, tout en répondant aux enjeux de mobilité, sur un site où 80 % des clients viennent aujourd’hui en voiture ? Le promoteur Nhood table dans un premier temps sur « des constructions avec plusieurs activités, des commerces au rez-de-chaussée et des bureaux ou appartements aux étages par exemple ». « Il faut avoir une vision à long terme, car les modes de consommation et de déplacement vont probablement évoluer entre le début et la fin des travaux, qui s’étaleront sur plusieurs années. Il faudrait réaliser des bâtiments ou des parkings en silos réversibles, qui seront modulables et capables de s’adapter aux évolutions », projette Benoît Cazales.

Le défi est grand. Le promoteur espère que « d’ici dix ans, une partie de la transformation aura lieu ». En attendant, les études en cours donneront une première indication sur ce qu’il sera possible ou non de faire. L’objectif est d’aller le plus vite possible. Et surtout, il faudra composer avec la volonté des commerçants, propriétaires de leur espace, dont le principal intérêt est de préserver leur chiffre d’affaires.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page