La voiture électrique a beaucoup évolué, notamment sur la question de son capacités de remorquage. D’une Renault Zoé sans crochet de remorquage, nous avons atteint le summum avec un Tesla Cybertruck capable de remorquer près de 5 tonnes. En 2022, 200 références de modèles électriques vendues en Europe se sont tournées vers la possibilité de tracter des remorques et caravanes, créant un nouvel argument de vente pour les marques.
Sauf que la voiture électrique reste spécifique, avec contraintes qui lui sont propres. En 2024, il est encore difficile d’opter pour un modèle à batterie, alors qu’une voiture thermique s’en sort aussi bien, voire mieux. Il n’y a qu’à comparer un modèle électrique avec son équivalent zéro émission : une Audi Q8 essence TFSI pourra remorquer jusqu’à 3 493 kg, contre 1 800 kg pour un Q8 e-tron électrique.
La voiture électrique devient une locomotive
Grâce à des tests minutieux effectués par l’Automobile Club allemand (ADAC), les modèles de voitures électriques peuvent désormais être comparés en fonction de leur capacité de charge remorquée. Le constat est qu’après une période où les voitures électriques étaient trop limitées en puissance et en autonomie, elles arrivent désormais sous forme de Des SUV et berlines capables de tracter des remorques ainsi que des caravanes. Plusieurs modèles se démarquent. Voici le top 5 :
- BMW iX et Kia EV9 : 2 500 kg
- Tesla Model X : 2 250 kg
- BMW i5 et i7 : 2 000 kg
- Mercedes EQS, EQE, EQA : 1 800 kg
- Audi Q8 : 1 800 kg
Kia et BMW sont actuellement les rois sur la capacité de remorquage d’une voiture électrique, du haut de leurs 2,5 tonnes de capacité de charge remorquée. En dessous de 1 800 kg, il existe encore plusieurs modèles capables de tracter une caravane d’une charge maximale de 1 600 kg. On retrouve les Tesla Model Y et Model S, Kia EV6, Hyundai Ioniq 6, Smart #3 et Volvo EX30. Parmi les marques françaises, le meilleur modèle est le Renault Kangoo E-Tech, tandis que Peugeot et Citroën sont limités à une charge remorquable de 1 000 kg, comme la Tesla Model 3.
Pour rivaliser avec un modèle thermique et ses capacités de remorquage, la voiture électrique peut compter sur l’absence de boîte de vitesses et d’embrayage. En leur absence, il y a beaucoup moins de pièces mécaniques en tension. Seul le moteur électrique est puissant, mais avec vigueur. Grâce à son couple instantané, c’est par définition le meilleur pour remorquer n’importe quoi. Il est aidé par un freinage régénératif qui sera plus puissant grâce à la charge supplémentaire et à son inertie. Préférez en revanche une version d’un modèle à transmission intégrale, même conseil que pour les voitures thermiques.
Mais la voiture électrique est contraignante
Face à ces avantages, Comment expliquer qu’il ne soit pas toujours intéressant de choisir l’électrique ? Contrairement à Comme on pourrait le penser, le premier problème ne vient pas uniquement de l’autonomie de la batterie. Cela vient principalement de leur poids. Les voitures électriques sont plus lourdes que leurs équivalentes thermiques, en raison d’une charge plusieurs centaines de kilos plus élevée. Poids supplémentaire qui se fait au détriment de la charge de l’attelage.
Une limite de poids atteinte plus rapidement
Il existe en effet un lien de cause à effet sur la masse du véhicule et sa capacité à tracter une caravane ou une remorque. Les limites de remorquage sont atteintes plus rapidement car le PNBV du véhicule est plus élevé. Ainsi, sur une voiture électrique, le PNBV (poids total autorisé) a une valeur plus proche du PNBV (poids total roulant autorisé) qu’un modèle thermique. Et cette différence entre PNBV et PNBV représente précisément la capacité de remorquage.
En revenant à notre exemple de l’Audi Q8, on constate que la version essence TFSI de 286 ch présente un PTAC de 2 475 kg, pour un PTAC de 5 975 kg. Ci-contre, un Q8 e-tron est limité à un PNBV de 3 180 kg pour un PNBV de 4 480 kg. On retrouve donc la capacité de la version essence à remorquer 3 493 kg, contre 1 800 kg sur la version électrique.
L’autonomie chute de moitié
Évidemment, on ne pouvait pas parler des points négatifs du remorquage d’une voiture électrique, sans parler d’autonomie. Un point à ne pas sous-estimer. Sans surprise, on consomme des kWh beaucoup plus rapidement avec un accroc. Sur autoroute par exemple, il faut rouler à la vitesse d’un poids lourd, voire moins. Si vous dépassez les 100 km/h, la consommation du moteur va tout simplement monter en flèche. L’ADAC a réalisé le test sur la Kia EV6, avec une caravane de 1 600 kg. Résultat : 36 kWh/100 km de consommation contre 20 kWh/100 km en temps normal.
Il va sans dire que l’autonomie d’une voiture électrique équipée d’une caravane sera donc réduite de moitié sur autoroute. Et avec une remorque ou une caravane plus légère, il faudra quand même compter sur une consommation 50 % plus élevée. En résumé, nous ne dépasserons pas les 200 kilomètres d’autonomieet il faut plutôt s’attendre entre 100 et 170 kilomètres.
Le problème des bornes de recharge
Sur un trajet de 1 281 kilomètres, l’ADAC a effectué huit arrêts pour recharger la Kia EV6 accompagnée de sa caravane. Huit arrêts pour un total de 522 kWh d’électricité. Sur certaines de ces recharges, ils ont dû dételer le bateau, car les bornes de recharge n’offraient pas suffisamment de place. Il faut donc être patient et prendre le temps de détacher votre câble avant d’essayer de trouver une borne de recharge.
Heureusement, certains réseaux de bornes de recharge rapide ont pris des mesures. C’est le cas de Fastned, qui a annoncé en juillet 2023 la création de 1 500 bornes accessibles même avec une caravane. Pour ce faire, la méthode est simple : s’inspirer des stations-service traditionnelles, où l’on circule en file, et où l’on n’a pas besoin de manœuvrer pour se garer comme sur une place de parking. Munies d’une remorque ou d’une caravane, les voitures électriques peuvent donc facilement se recharger. Mais il faudra du temps, beaucoup de temps, pour qu’il y ait suffisamment d’infrastructures pour les accueillir.
Le marché des véhicules de loisirs s’adapte
Les bornes de recharge ne sont pas les seules à s’adapter aux contraintes de l’électricité. Sur le marché des véhicules de loisirs, les constructeurs de remorques et autres caravanes multiplient les efforts pour adhérer à la transition électrique. Comment ? En abaissant le poids de leur produit, ce qui permet de le remorquer par un plus grand nombre de véhicules, mais qui réduit aussi considérablement la consommation. Ainsi, chez Caravelair, le nouveau modèle Alba 366 ne pèse que 750 kg. Idem chez Sterckeman avec le modèle 366PE qui possède un PNBV de 750 kg.
Remorquer correctement et de manière optimale
Permis B, B96 ou BE
Pour être en conformité, il y a plusieurs choses à savoir avant de se lancer dans un voyage en voiture électrique avec remorque ou caravane. Tout d’abord, le permis de conduire. Avec votre permis B, il ne sera pas possible de dépasser 3,5 tonnes de PTAC. Pour aller au-delà, vous devrez suivre une formation afin d’obtenir la catégorie de Permis B96. Après 4,25 tonnes, d’autres formations seront alors nécessaires pour obtenir le Permis BE.
Ces formations risquent d’être d’autant plus prisées avec l’arrivée des voitures électriques qu’il sera plus difficile de dépasser les 3,5 tonnes de PTAC. En raison du poids supplémentaire des batteries, la charge totale entre le PTAC du véhicule et la remorque fera qu’une caravane pesant 1 600 kg sera considérée dans la catégorie B96.
Remorque freinée ou non freinée
Il faudra également faire le bon choix entre une remorque freinée ou non freinée. L’avantage des équipements non freinés est qu’ils permettront à la voiture électrique de bénéficier de son inertie pour un freinage récupératif des batteries de la voiture. Cela dit, il faut toujours garder à l’esprit que le remorquage plus de 750 kg doit avoir un freinage intégré.
Enfin, n’oubliez pas de vérifier ces informations sur la carte grise du véhicule, qui vous informera de ses capacités maximales de remorquage, mais également de la limite de charge sur le toit. Certains modèles électriques sont également limités en matière de porte-vélos. Toutes ces informations sont précisées sur le document de référence, et vous permettront de savoir ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire. Le PTRA, par exemple, est précisé à la case F3.
L’avenir du remorquage de voitures électriques
L’état du marché est susceptible d’évoluer. À l’avenir, de plus en plus de modèles électriques seront prêts à tracter des remorques et des caravanes. Pour résumer, les capacités de remorquage d’une voiture électrique s’amélioreront à mesure que l’autonomie de la batterie augmentera. A condition que le poids des batteries baisse, afin que l’écart entre le PNAC et le PNAC de la voiture ne soit pas aussi proche qu’aujourd’hui sur certains modèles.
Equipés de pneus pour voitures électriques, vous pouvez également mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir le meilleur rendement et supporter le poids supplémentaire de telles charges. Mais attention, sur une voiture électrique, le poids des batteries et le couple instantané ont tendance à réduire la durée de vie des caoutchoucs, qui avoisine généralement les 30 000 kilomètres.
Une piste d’exploration se présentera également avec l’avènement des remorques et caravanes motorisées, qui en intégrant un moteur et des batteries, permettra de soulager le véhicule et de le libérer d’une partie du poids remorquable. L’opportunité de baisser la consommation, de gagner en autonomie, mais aussi de pouvoir manœuvrer de manière autonome une caravane vers une place de parking par exemple, ou vers une borne de recharge.
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