ENTRETIEN – Le haut responsable qui a représenté à deux reprises la République en Nouvelle-Calédonie juge que, sur fond de désintégration des coutumes, « aucun acteur politique n’a la maîtrise de la situation », même parmi les indépendantistes.
La Nouvelle-Calédonie est en proie à une vague de violences en marge d’un projet de loi constitutionnelle, adopté par les députés à Paris dans la nuit de mardi à mercredi. L’archipel français du Pacifique est plongé dans une atmosphère de guerre civile provoquée par les indépendantistes kanak, dont le bilan humain s’élève à six morts, dont deux gendarmes, et des centaines de blessés.
Compte tenu de son rôle à la fois de négociateur de l’accord de Nouméa puis de Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie à deux reprises (de 1999 à 2002 et de 2016 à 2019), Thierry Lataste est un témoin privilégié des changements qui ont marqué la Nouvelle-Calédonie. depuis les années 1990.
LE FIGARO.- Que signifie pour vous la situation actuelle ?
Thierry LATASTE.- Pour moi, c’est sans précédent. J’ai commencé à travailler en 1991 en Nouvelle-Calédonie, je n’ai donc pas connu le « Événements » de 1984 à 1988, dernière période de troubles massifs. D’une certaine manière, nous sommes actuellement…