La violence armée est une « crise de santé publique », selon le chirurgien général américain
La violence armée est un « crise de santé publique » qui menace « santé et bien-être » des Etats-Unis, a déclaré mardi le chirurgien général américain, qui préconise toute une série d’actions pour lutter contre ce fléau.
« Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire de ce bureau, je déclare une alerte sur la violence armée »Vivek Murthy a déclaré dans une vidéo.
Il souligne notamment que depuis 2020, les armes à feu sont la première cause de décès chez les enfants et adolescents aux Etats-Unis, devant les accidents de la route et les surdoses.
Nommé par le président, ce haut fonctionnaire fédéral est chargé de la prévention sur les questions de santé publique. Ses pouvoirs réglementaires sont très limités.
Mais il rappelle des chiffres qui soulignent le cas unique des Etats-Unis dans le monde développé.
Près d’un Américain sur cinq a un membre de sa famille décédé suite à des violences armées, notamment par suicide. Plus de la moitié de la population a vécu, directement ou auprès de ses proches, un événement impliquant l’usage d’une arme.
En 2022, 48 204 personnes sont mortes à cause des armes à feu, y compris les suicides.
« Le coût collectif de la violence armée sur la santé mentale de notre pays est immense. Le traumatisme et le chagrin que tant d’Américains subissent à la suite de blessures et de décès liés aux armes à feu ont déjà eu de graves conséquences sur le bien-être de notre pays. »écrit à nouveau Vivek Murthy sur le réseau X.
« Il s’agit d’une crise de santé publique évitable » mais « Notre incapacité à y faire face est une crise morale »dit-il, appelant à l’action avec « Clarté, courage et urgence ».
Ses recommandations incluent un stockage plus strict des armes à feu, une vérification généralisée des antécédents des acheteurs, la confiscation des armes à feu pour les personnes dangereuses comme les conjoints violents, et une interdiction des fusils d’assaut et des chargeurs de grande capacité.
De telles mesures, soutenues de longue date par le président démocrate Joe Biden, nécessitent un accord politique au Congrès pour être mises en œuvre au niveau fédéral.
Les républicains s’opposent largement à ces mesures sous la protection du deuxième amendement de la Constitution américaine, qui protège le droit de porter une arme à feu.
Le pays compte plus d’armes individuelles que d’habitants : un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.