La violence armée est un « crise de santé publique »a déclaré mardi 25 juin l’administrateur de la santé publique (Chirurgien général) des États-Unis, qui a publié pour la première fois un rapport complet faisant de ce sujet une priorité sanitaire et préconisant une série d’actions pour lutter contre ce fléau.
« Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire de ce bureau, je déclare une alerte sur la violence armée », a déclaré Vivek Murthy, dans une vidéo accompagnant le rapport. Il souligne notamment que depuis 2020, les armes à feu sont la première cause de décès chez les enfants et adolescents aux Etats-Unis, devant les accidents de la route.
Nommé par le président, ce haut fonctionnaire fédéral est chargé de la prévention sur les questions de santé publique, même si ses pouvoirs concrets sont très limités.
Un tel rapport devrait surtout permettre de sortir le sujet du domaine purement politique, et de le situer au niveau de la santé publique, a déclaré Vivek Murthy sur CNN. Il a fait valoir qu’un rapport publié par l’un de ses prédécesseurs sur les conséquences néfastes du tabac avait permis de mobiliser différents acteurs et déclenché une série de mesures.
Un Américain sur cinq a un membre de sa famille tué par arme à feu
En 2022, il y a eu 48 204 décès liés aux armes à feu dans le pays, y compris les suicides. Près d’un Américain sur cinq a un membre de sa famille décédé par arme à feu, notamment par suicide. Plus de la moitié de la population a vécu, directement ou par l’intermédiaire de ses proches, un événement impliquant l’usage d’une arme. La violence armée touche également de manière disproportionnée les Noirs, souligne le rapport.
« Le coût collectif de la violence armée sur la santé mentale de notre pays est immense »a écrit Vivek Murthy sur X. « Le traumatisme et le chagrin que tant d’Américains subissent à la suite de blessures et de décès liés aux armes à feu ont déjà eu de lourdes conséquences. » « Il s’agit d’une crise de santé publique évitable » mais « Notre incapacité à y faire face est une crise morale »a-t-il lancé, appelant à l’action avec « Clarté, courage et urgence ».
Ses recommandations incluent un stockage plus strict des armes à feu, une vérification généralisée des antécédents des acheteurs, la confiscation des armes à feu pour les personnes dangereuses comme les conjoints violents et l’interdiction des fusils d’assaut et des chargeurs de grande capacité.
Les Républicains s’opposent largement à ces mesures
De telles mesures, soutenues de longue date par le président démocrate Joe Biden, nécessitent un accord politique au Congrès pour être mises en œuvre au niveau fédéral. Les républicains s’opposent largement à ces mesures en vertu du deuxième amendement à la Constitution américaine, qui protège le droit de porter une arme à feu.
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« À mes collègues républicains : venez à la table et travaillez avec nous pour adopter une législation qui contribue à sauver des vies »a réagi mardi l’influent sénateur démocrate Dick Durbin.
L’influent lobby des armes à feu, la National Rifle Association of America (NRA), a pour sa part rapidement dénoncé le rapport comme « une extension de la guerre menée par l’administration Biden contre les propriétaires d’armes respectueux de la loi ». « L’Amérique a un problème de criminalité causé par les criminels »a ajouté le directeur exécutif de l’organisation, Randy Kozuch.
Le pays compte plus d’armes individuelles que d’habitants : un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.