« La ville est jolie mais… » À la rencontre des Australiens, seule nation insensible à la magie de Paris

De notre envoyé spécial sur la haine anti-Paris,

Nous savions Emilie à Parisune étudiante américaine un peu niaise qui s’émerveille devant absolument tout dans la capitale. Ces Jeux Olympiques sont l’occasion de découvrir ses ennemis jurés, l’Australie à Paris, un peuple qui ne semble pas impressionné ni satisfait par quoi que ce soit dans la Ville Lumière.

Cela avait bien commencé avec un article de leur part qui dénigrait le prix des bières au Stade de France. 13 dollars la pinte tout de même, et sans alcool en plus. Puis c’est leur nageuse Ariarne Titmus qui trouvait le village olympique « ridicule », ce qui aurait eu un impact sur ses performances. Sachant que l’athlète a déjà remporté une médaille d’or et une d’argent, on s’est demandé si le pays n’était pas un peu chiant.

Trois tonnes de thon importé au lieu de manger notre nourriture

Les Australiens ne semblent pas non plus être fans de notre cuisine de renommée internationale, puisque la délégation est venue avec trois tonnes de thon et 2 400 tourtes dans ses bagages afin d’éviter de passer par des plats français (histoire vraie). Enfin, lors d’une victoire de water-polo, les supporters et joueurs de l’île continent ont commenté que l’ambiance de nos supporters n’était pas des plus impressionnantes.

Plutôt que de subir un autre affront, nous avons décidé d’affronter les Wallabies et de leur demander pourquoi ils n’étaient pas sous le coup de la loi. L’effet de Paris Magic comme le reste du monde. Il y a eu bien sûr pléthore de commentaires très élogieux, que ce soit sur la ville, le vin, la Seine, etc. Mais nous avons décidé de ne garder que ceux qui faisaient la colère, histoire de nourrir cet article. « Paris est joli, mais l’Australie est le plus beau pays du monde. Donc on est moins étonné que d’autres nations. On est juste exigeant. Sans parler de l’insécurité ici, qu’on ne connaît pas chez nous », se défend Tim, 53 ans, grand voyageur et « qui n’a jamais trouvé mieux que son pays ». Tellement patriote que de tous les bars et caves à vin de la capitale, on a pêché son témoignage à Café australien OzC’est bon Tim, profite quand même un peu de la France.

De très grandes gueules avec tout le monde

Il admet qu’il y a des sujets délicats dans ces Jeux. Notamment cette fameuse bière 0%, et l’absence générale d’alcool dans les stades, alors que la bière est une institution en Australie : ils en consomment deux fois plus de litres que nous. Les packs deles australiens qui envahissent les rues de Paris, une pinte à la main dès 11 heures et le visage marqué par autre chose que le soleil, valident la statistique.

Nous détester, n’est-ce pas un peu exagéré ? « Nous avons toujours été un peuple assez gueulard et critique », plaisante Liam, rencontré à Vaires-sur-Seine. A ces Jeux, l’Australie aura ainsi détruit l’étonnant record du 100 mètres nage libre de Pan Zhanle, qu’il jugeait « contre nature ». Nous ne sommes pas les seuls à souffrir.

Les Français ont mauvaise presse en Australie

Avant même Paris, le pays critiquait chaque JO auquel il avait le malheur de participer. En 2016, la délégation australienne avait refusé de s’installer au village olympique. Le nageur australien Mack Horton s’était plaint d’avoir été aspergé par son homologue chinois, un incident qui s’était transformé en affaire diplomatique entre les deux nations. Aux JO de 2021, une basketteuse avait trouvé la bulle sanitaire si intimidante qu’elle avait carrément quitté la compétition.

Rien de personnel, alors ? « C’est vrai que les Français ne sont pas forcément bien vus dans le pays », finit par admettre Jessy, rencontrée elle aussi au café Oz. Notre réputation ? Être de gros voleurs dans les magasins et faire du bruit. L’affaire des sous-marins et la situation explosive en Nouvelle-Calédonie n’ont pas non plus réchauffé les esprits.

L’Australien est-il un Parisien sans barbe de hipster ?

A cela s’ajoute le début d’une jalousie sportive. « Nous avons toujours été dans une lutte à double sens avec les États-Unis en natation, poursuit Tim. Depuis plusieurs années, la France produit d’excellents nageurs et tente de s’immiscer entre nos deux pays. Nous n’avons pas de Léon Marchand, c’est rageant. »

Mais pourquoi se détester, alors que nous nous ressemblons tant ? L’Australien n’est qu’une sorte de Parisien amélioré, la barbe de hipster en moins et une longue chevelure blonde de surfeur en plus. À part cette différence capillaire, tout y est : l’arrogance, le côté bougon, le sentiment de supériorité et la mauvaise foi caractéristique. Comme on dit chez nous : attachant. Mais je ne suis pas sûr que ce mot insupportable nous aidera à rentrer dans leur cœur.