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la ville de Marseille critiquée pour sa gestion des piscines municipales

la ville de Marseille critiquée pour sa gestion des piscines municipales

Seuls six bassins seront ouverts au public cet été dans la cité phocéenne. L’opposition de droite au conseil municipal accuse la majorité d’avoir négligé le renouvellement du parc aquatique de la ville, pourtant promis par le Printemps Marseillais lors des élections de 2020.

Le Figaro Marseille

La simple évocation du nom de la piscine de son quartier suffit à faire entrer Sylvain Souvestre dans une rage froide. « Il est fermé depuis 2020 pour subir des travaux. 800 000 euros avaient été provisionnés avant le changement de commune pour les réaliser, sauf que l’argent a servi ailleurs.soupire l’édile, maire LR des 11e et 12e arrondissements de Marseille.

Plusieurs années après sa fermeture, la piscine municipale de Beaumont Bombardière n’a toujours pas rouvert ses lignes aux Marseillais qui la fréquentaient quotidiennement, dépassant l’édile et ses citoyens qui étaient privés de baignade pour une durée indéterminée. « Non seulement elle est fermée, mais des jeunes sont récemment entrés illégalement dans les lieux et ont rempli la piscine à moitié d’eau avant de s’y jeter. Cela représente un réel danger »» peste Sylvain Souvestre, lui aussi furieux de voir que les coûts de réhabilitation ont explosé en raison de l’attente interminable du début des travaux. « Sans eau dans la piscine, tout s’est dilaté et endommagé. Aujourd’hui, nous avons au moins 2 à 2,5 millions d’emplois.murmure le maire.

Le cas de la piscine Beaumont Bombardière est loin d’être une anomalie à Marseille. La cité phénicienne, certes largement orientée vers la mer, manque aujourd’hui cruellement de piscines accessibles à tous dans lesquelles apprendre à nager ou s’entraîner. Sur la quinzaine de complexes nautiques gérés par la commune, six d’entre eux seront ouverts au public cet été. Cinq piscines seront réservées aux enfants pour apprendre à nager, et quatre resteront en entretien sans accueillir de public.

Des projets « difficiles ou irréalistes »

Ce constat irrite particulièrement l’opposition de droite au conseil municipal, très critique à l’égard de la majorité qui en avait pourtant fait une de ses promesses lors de la campagne des élections municipales de 2020. L’émission du Printemps Marseillais indiquait en effet qu’elle s’engageait à « construire et rénover des équipements culturels et sportifs » comme les bibliothèques, les stades et… les piscines. « La ville manque de stades, de gymnases, de piscines publiques : 50 % des enfants entrant en 6e ne savent pas nager »» ajouta le mouvement estampillé à gauche dans son tract.

Quatre ans après avoir écrit ces lignes, l’eau a coulé sous les ponts et le parc municipal des étangs patauge toujours. « Les résultats sont affamés. D’un côté, il y a des projets qui n’ont pas abouti et dérivent dans le temps et les budgets et de l’autre, un quotidien qui s’est dégradé pour les usagers : absence de papier toilette, vestiaires cassés, saleté. L’art de gérer une piscine est évidemment difficile”tacle Pierre Robin, conseiller municipal du groupe « Une volonté pour Marseille ».

« Derrière les bilans et les projets sur papier glacé, on ne voit pas grand-chose sortir du terrain ni apporter d’améliorations. La vie quotidienne ne s’améliore pas malgré les promesses et les projets sont flous ou irréalistes. »poursuit Pierre Robin en évoquant le projet de piscine du Mucem dont l’annulation par les services municipaux avait été révélée par Le Figaro . « C’est plus tape-à-l’oeil de mettre 6 millions d’euros dans le bassin du Mucem que d’investir un million ici et là pour garantir la durée de vie et l’ouverture des piscines »claque l’élu.


Chaque fois qu’un calendrier est annoncé, il échoue. On nous présente des projets aux montants flous et aux enveloppes peu détaillées.

Pierre Robin, conseiller municipal du groupe « Une Volonté Pour Marseille »

Ces vives critiques ont été balayées par la municipalité par la voix de son adjoint aux sports, Sébastien Jibrayel, qui accuse la droite d’avoir longtemps négligé l’offre de piscines municipales sous les 25 ans de mandat de Jean-Claude Gaudin. « Plutôt que de nous donner des leçons, ils devraient donner des excuses aux Marseillais. De 2000 à 2020, ils ont fermé dix piscines et n’ont pas renouvelé le nombre de sauveteurs.il s’est indigné du Figaro. « Ils ont laissé vieillir les piscines et nous avons mis plusieurs millions d’euros de pansements pour éviter les fermetures. C’est effronté de leur part, quand on connaît leur bilan désastreux.», a-t-il fustigé, évoquant le sauvetage du bassin de La Castellane et de la piscine Desautel. Et d’ajouter : « Nous sommes conscients qu’il y a un manque de piscines à Marseille. Mais le laxisme, le passé et le manque de volonté politique ont conduit à cette situation..

En attendant, deux projets d’infrastructures aquatiques attendent toujours leur inauguration prévue en 2027, pour un budget total de 90 millions d’euros débloqués par la municipalité. Ces bassins, dont l’un pourrait être transformé en un véritable « complexe aquatique »font grincer des dents l’opposition municipale, qui reproche à la municipalité son manque de vision à long terme. « Chaque fois qu’un calendrier est annoncé, il échoue. On nous présente des projets aux montants flous et aux enveloppes peu détaillées. Nous aimerions pouvoir suivre ces objectifs pour voir s’ils sont atteints. Mais cela n’existe pas : en réalité, ils naviguent à vue »regrette Pierre Robin.

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