Lescure, un ancien membre des socialistes qui a apporté son soutien à Macron dès les premiers jours de sa première campagne présidentielle, a fait écho aux inquiétudes de nombreux politiciens pro-Macron de gauche et de centre, inquiets de l’inclinaison à droite du gouvernement de Barnier.
Dimanche, Gabriel Attal, le prédécesseur de Barnier, qui préside désormais un groupe de députés pro-Macron à l’Assemblée nationale, a indiqué à ses troupes qu’il demanderait à Barnier de « dire clairement dans sa déclaration de politique générale qu’il n’y aura pas de retour en arrière sur la PMA, le droit à l’avortement et les droits LGBT ».
Attal, premier Premier ministre ouvertement gay de l’histoire française, a ajouté qu’il était « personnellement affecté » par certains votes des nouveaux membres du Cabinet sur ces questions. Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et d’autres ministres républicains ont voté contre un projet de loi légalisant le mariage homosexuel en 2013 et, plus récemment, contre l’accès des couples homosexuels et des femmes célibataires à la procréation médicalement assistée (PMA), contre un projet de loi interdisant les « thérapies de conversion » discréditées et contre la protection constitutionnelle du droit à l’avortement.
L’ascension de Retailleau a été l’une des plus préoccupantes pour les alliés de Macron. Retailleau a fait pression pour supprimer le régime d’aide médicale d’État, qui offre une couverture complète des frais de santé aux étrangers sans papiers qui sont en France depuis au moins trois mois et a déclaré que les immigrés de deuxième et troisième générations avaient « régressé vers leurs origines ethniques », une déclaration qui a conduit de nombreuses personnes à accuser Retailleau de racisme car elle implique que les enfants d’immigrés sont en quelque sorte moins français que les autres citoyens.
Une autre nomination controversée est celle de Laurence Garnier, nouvelle secrétaire d’État à la Consommation. Elle a également voté contre une loi clé sur les droits des LGBTQ+ et a exprimé son opposition à une campagne de prévention du sida mettant en vedette des couples homosexuels.
Retailleau, Garnier et le reste du nouveau gouvernement ont été dévoilés ce week-end après une période de transition record de deux mois qui a suivi les élections anticipées de cet été. Après le vote, Macron a choisi de ne pas nommer un Premier ministre issu de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire, qui a remporté le plus de sièges à l’Assemblée nationale mais n’a pas obtenu la majorité absolue. Au lieu de cela, le président français a construit une coalition avec le parti conservateur affaibli Les Républicains, dont Barnier est membre.
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