La vie suspendue des accros aux jeux vidéo

CONTREVous aussi, vous souffrez de la vaisselle sale qui s’entasse dans l’évier, du linge qui sèche sur l’étendoir depuis quatre jours et de l’assise du canapé qui commence à prendre la forme de vos fesses ? Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul. Comme des millions de Français, vous souffrez probablement d’olympisme aigu avec des tendances addictives dont le principal symptôme est une incapacité totale à faire autre chose que suivre les Jeux Olympiques (JO) du matin au soir.

Comme le résume un lecteur de notre suivi en direct qui nous écrit sous le pseudonyme « La télé est allumée depuis ce matin » : « En fait, avec ces Jeux Olympiques, on ne peut tout simplement rien faire de nos journées… » Un autre, qui se présente comme « Addict », s’inquiète : « Plus d’heures devant la télévision ces cinq derniers jours qu’au cours des douze derniers mois. Vais-je m’en remettre ? »

Il faut dire que le mal frappe d’autant plus fort cette année avec les Jeux à domicile, qui non seulement apportent une émotion supplémentaire mais, surtout, ne permettent aucun répit dans la journée, contrairement à ceux de Tokyo (2021) ou de Rio (2016) qui offraient un temps mort grâce au décalage horaire. Cette année, c’est non-stop de 9 heures à minuit.

Tourbillon olympique

Il suffit généralement de quelques images pour se laisser emporter par le tourbillon olympique qui rend tout sport soudainement captivant. Le golf ? Pas forcément intéressé, mais on s’arrête quelques secondes, le doigt sur la télécommande, et puis un quart d’heure plus tard, on se retrouve à lancer une « Wow, belle photo ! » en cherchant sur Internet les définitions de « birdie » et de « par ». Si le Tour de France ne nous passionne habituellement pas beaucoup, difficile cette fois de quitter des yeux le cyclisme sur route, notamment dans les 50 derniers kilomètres où le peloton traverse Paris, nous offrant des images sublimes.

Le téléphone sonne, notre interlocuteur demande s’il nous dérange et c’est tout naturellement que nous lui répondons. « Un peu, je regarde un match de volley-ball féminin Serbie-Chine. » Comme par magie, la culpabilité de passer ses journées devant la télé disparaît durant cette quinzaine. Mais si seulement il n’y avait qu’un seul écran… Pour les plus concernés d’entre nous, la télévision est complétée par un écran d’ordinateur, parfois lui-même divisé en deux (ou trois) écrans pour être sûr de ne rien rater. Quand il faut enfin prendre une douche, la radio prend le relais et quand il devient vraiment nécessaire de sortir faire quelques courses, on sort avec son téléphone chargé à bloc pour continuer à suivre cette petite finale de ping-pong qui nous passionne. Au diable le dépassement de son forfait de consommation excessive de données mobiles !

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