« La vérité est embarrassante »… Le biscuitier Bahlsen avoue son passé nazi
Il y a deux ans à peine, une héritière de Bahlsen, le célèbre fabricant allemand de biscuits et de gâteaux, déclarait : « Nous avons payé les travailleurs forcés comme les Allemands, nous les avons bien traités », et au final, Bahlsen n’a « rien à se reprocher ». Ses propos avaient provoqué une vague d’indignation, la jeune femme avait fini par s’excuser, quitté l’entreprise et d’autres héritiers avaient commandé une étude pour faire la lumière sur le passé de leur marque.
Car selon une enquête du Spiegel, rappelle Le Parisien, les liens entre la famille d’industriels d’origine et le parti nazi étaient nombreux. «Ainsi, selon les médias allemands, le grand-père Werner Bahlsen et ses frères étaient membres du parti nazi et encourageaient les SS», explique Le Parisien.
Les résultats de l’étude historique sont désormais connus et l’entreprise a fait son mea culpa dans un communiqué ce jeudi. Il s’agit de centaines de travailleurs forcés, victimes du régime nazi, qui ont travaillé pour Bahlsen pendant la guerre.
« Inconfortable et douloureux »
Près de 800 d’entre eux ont pu être identifiés comme ayant travaillé pour l’entreprise de Hanovre entre 1940 et 1945, selon l’étude menée par deux historiens, Manfred Grieger et Hartmut Berghoff. « La vérité sur ce qui s’est passé pendant la période (nazie) est embarrassante et douloureuse », a déclaré la famille Bahlsen dans un communiqué. Un nombre bien plus élevé que l’estimation précédente de 200 à 250 travailleurs forcés.
L’étude actuelle « démontre que nos ancêtres et les acteurs de l’époque ont bénéficié du système pendant la période nazie », ajoute le communiqué de l’entreprise familiale fondée à la fin du XIXe siècle. Des travailleurs forcés étaient employés pour produire des rations alimentaires pour l’armée allemande sur le front.
Les héritiers de Bahlsen ont déclaré qu’ils ne connaissaient pas beaucoup de détails sur l’histoire de l’entreprise jusqu’à présent et qu’en fait, ils ne s’étaient jamais demandé comment elle avait fonctionné et survécu pendant la Seconde Guerre mondiale.