La variole du singe bientôt détectée en France ? Voici comment se transmet la variole du singe
Une nouvelle souche plus dangereuse du virus de la variole du singe, désormais appelée Mpox, a été détectée en Europe. L’OMS a activé son niveau d’alerte le plus élevé et alerte sur le risque de contagion en Europe et donc en France.
Le monkeypox, désormais appelé Mpox ou Monkeypox, et sa propagation sont surveillés de près. Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a activé le plus haut niveau d’alerte mondial pour l’épidémie provoquée par une souche plus dangereuse du virus et qu’un premier cas lié à cette souche a été enregistré en Europe, plus précisément en Suède, le 15 août, l’arrivée du virus en France est hautement probable selon les spécialistes. Le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, a d’ailleurs ordonné aux autorités sanitaires françaises d’être en « état de vigilance maximale » face au monkeypox.
Plusieurs cas de monkeypox ont déjà été détectés en France en 2022 – plus de 4 900 entre mai et décembre – mais il s’agissait de contagions liées à la souche Clade II. Si l’épidémie de Mpox suscite davantage d’inquiétudes en 2024, c’est parce que c’est une autre souche plus dangereuse du virus, la Clade I et plus particulièrement la Clade Ib, qui se propage. Depuis janvier 2024, cette souche de monkeypox a déjà touché plus de 15 600 personnes en République démocratique du Congo et a provoqué la mort de 537 patients. La maladie s’est également propagée au Burundi, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Rwanda et en Ouganda.
« Il est probable que d’autres cas importés de Clade I soient enregistrés dans la région européenne dans les jours et les semaines à venir », prévient l’OMS. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) estime pour sa part que le risque de propagation du Mpox en Europe est très faible. Il a relevé le niveau de risque de « faible » à « modéré » et conseille de suivre les recommandations nationales de vaccination pour les personnes se rendant dans les zones à risque.
Comment se transmet la variole du singe ?
Le Monkeypox ou Mpox est à l’origine une zoonose, c’est-à-dire une maladie qui se transmet de l’animal à l’homme. Mais la transmission du virus est également interhumaine et se fait par contact direct et étroit avec une personne infectée. Le premier cas humain remonte à 1970 et a été découvert dans ce qui est aujourd’hui la République démocratique du Congo. L’assurance maladie prévient que le principal mode de transmission est le contact direct avec des lésions cutanées ou des muqueuses internes du patient comme la bouche ou les zones génitales et anales. L’autorité précise également que l’utilisation d’un préservatif ne garantit pas une protection contre la transmission du monkeypox lors des rapports sexuels.
Bien que ce mode de transmission soit l’un des plus observés, la variole du singe n’est pas seulement une infection sexuellement transmissible puisque d’autres contacts avec une personne malade peuvent entraîner une contamination : gouttelettes respiratoires (crachats) ou contact prolongé avec une personne malade ou des objets touchés et contaminés par la personne infectée comme les vêtements ou le linge.
Une personne atteinte de la variole du singe est contagieuse dès l’apparition des symptômes jusqu’à la guérison des lésions cutanées. En l’absence de symptômes, il n’y a pas de risque de transmission selon l’Assurance Maladie.
Le virus circule toujours en France
En France, le nombre de cas depuis le début de l’année 2024 a « significativement diminué par rapport au nombre déclaré en 2022 », selon Santé publique France. Les cas en France ne sont pas issus des nouvelles souches préoccupantes. 53 patients ont été recensés entre janvier et avril de cette année. En août 2022, 3 500 cas avaient été déclarés depuis le début de l’épidémie. Mais l’épidémie n’est pas terminée avec près de 10 nouveaux cas par mois. En 2022, une campagne de vaccination avait permis d’acquérir une immunité lors de la précédente épidémie, ce qui devrait permettre de protéger les populations à risque.
Qui est touché par la variole du singe ?
Lors de l’épidémie de 2022, la variole du singe a principalement touché les hommes : 4 801 patients masculins sur 4 967 personnes infectées en France, selon les autorités sanitaires. En raison du profil des patients et des modes de transmission, la variole du singe est considérée comme une maladie qui touche principalement les hommes homosexuels et sexuellement actifs, mais la maladie peut également survenir chez les femmes et les enfants. Toujours en 2022, 142 personnes touchées par la variole du singe en France étaient des femmes et 24 étaient des enfants de moins de 15 ans.
L’OMS souligne également que « Le risque de contracter la variole du singe ne se limite pas aux personnes sexuellement actives ou homosexuelles », ajoute-t-elle. Les personnes les plus à risque de contracter la maladie sont celles qui ont de multiples relations à risque (orales, anales ou vaginales non protégées) avec de multiples partenaires.
Qu’est-ce que le vaccin contre la variole du singe ?
Selon l’Institut Pasteur, le diagnostic peut être posé par des médecins spécialisés, comme des infectiologues ou des dermatologues. Il nécessite un test PCR oropharyngé, c’est-à-dire dans la bouche, et des pustules présentes sur la peau. En cas de test positif, et dans les cas les plus graves, un antiviral, initialement conçu pour traiter la variole, peut être prescrit. Ce traitement doit être pris le plus tôt possible et pendant une durée de 15 jours.
Il est à noter qu’un vaccin contre la variole du singe existe pour les groupes les plus exposés au virus. En France, le gouvernement propose à certaines personnes la possibilité de se faire vacciner depuis le 11 juillet 2022 :
- Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes trans, dans les deux cas, avec des partenaires multiples
- Les personnes prostituées
- Professionnels travaillant dans des lieux de consommation sexuelle.
La vaccination est administrée en deux doses à 28 jours d’intervalle, une pour les personnes déjà vaccinées contre la variole ou trois pour les personnes immunodéprimées.