La vallée de Chevreuse et le sud des Yvelines sous les eaux, des habitants en plein désarroi
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rédaction.78actu
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Là rivière débordante dans le village de La Celle-les-Bordes, la route entre Cernay-la-Ville et Rambouillet entièrement coupée. Plus au sud, près d’Ablis, au hameau de Gourville à Prunay et au hameau de la Hunière à Sonchamp, des maisons ont été inondées en quelques minutes…
Partout, même spectacle de désolation ! Une semaine seulement après un épisode similaire, les éléments se sont à nouveau déchaînés dans la vallée de Chevreuse et dans le sud des Yvelines, jeudi 17 octobre 2024. Le soir, le retour s’apparentait à une expédition, puisque les grands axes comme là D906 étaient déjà fermés entre Cernay-la-Ville et Rambouillet.
Du jamais vu à Cernay-la-Ville
Les pompiers étaient en alerte toute la nuit à Cernay-la-Ville, point névralgique, pour gérer les paramètres de sécurité. LE stigmates les inondations étaient encore bien visibles dans le village, ce vendredi 18 octobre 2024, où l’heure était au nettoyage. Des habitants se trouvaient sur le pont, aidés par les pompiers, pour des opérations de pompage.
« Dès jeudi soir, nous avons mis en place un cellule de crise en mairie. Comme nous avions fait une première expérience la semaine précédente, chaque élu savait ce qu’il devait faire et nous savions où se trouvaient les personnes isolées pour guider les pompiers afin qu’ils puissent les aider », a déclaré la maire Claire Chéret.
« Pour certains habitants, le choc psychologique est important. Il y avait des personnes âgées qui voulaient rester à la maison, des femmes seules avec des enfants qui avaient du mal à gérer la situation… »
« Le petit ru du Rouillon est devenu un torrent »
L’élu, qui n’avait jamais vu cela dans le village, tente de trouver des explications à cette situation inédite. « Il y a d’une part le ruissellement des terres agricoles gorgées d’eau, mais aussi un phénomène brut. Le petit ruisseau du Rouillon, qui aboutit à un ponceau et passe sous le village, est devenu un torrent. L’eau ne passait donc pas sous le village, mais dans le village, en suivant son cours naturel. »
Fatigue et désarroi dans la vallée de Chevreuse
À Saint-Rémy-lès-Chevreuse et Chevreuse, alors que les habitants se remettaient à peine des inondations dans la nuit du 9 au 10 octobre, de fortes pluies ont de nouveau causé des dégâts. Nouvelle nuit blancheaussi, pour les élus, qui ont déclenché des plans d’urgence. « L’eau est montée un peu moins que la dernière fois, mais plusieurs maisons ont été à nouveau inondées », confie la maire de Chevreuse, Anne Héry Le Pallec.
Deux inondations en moins de dix jours provoquent fatigue et une grande détresse parmi les victimes. Compte tenu des terres gorgées d’eau, les pluies d’automne et d’hiver à venir seront inévitablement une source de stress.
« Nous avons déjà beaucoup travaillé sur le risque inondation, beaucoup de choses ont été mises en place. Mais là, ce sont les nappes phréatiques qui sont pleines. Et vider les nappes phréatiques, on ne sait pas faire ça… »
À l’heure actuelle, tout axes routiers ont rouvert. Le parking Skin Dryer, la promenade des Petits-Ponts et la Maison des associations sont en revanche fermés.
A Saint-Rémy-lès-Chevreuse, la fatigue et la déception se lisent sur les visages. La municipalité, au confluent de trois rivièresavait été la plus durement touchée il y a dix jours. Ce jeudi, l’eau est encore montée dans le centre-ville, mais plus lentement que la dernière fois. L’école Jean-Jaurès était fermée pour la journée.
« Une maison a été sacrifiée »
À La Celle-les-Bordesqui a vu l’Aulne déborder dans les rues du bas du village, la situation se complique avec notamment des coupures d’électricité suite à l’inondation d’une station Enedis.
«Nous avons vu un surtension de toutes parts et la rivière a débordé », expliquent les habitants du hameau de La Celle, près du pont de l’Aulne.
«Cette rue de village est au carrefour de différentes crues», a observé le maire Serge Querard, ce vendredi 18 octobre, lorsqu’il a fait appel à un camion-benne équipé d’un bras pour ramasser la terre et les graviers. transporté à la fois par le ruissellement et par la rivière. Près du pont fluvial, un mur s’est effondré sous la violence de la crue et les eaux ont submergé une dizaine d’habitations voisines.
Opération de nettoyage
« Une autre maison a été sacrifiée. Les vannes étaient ouvertes au maximum pour que l’eau puisse passer et retourner dans la rivière », raconte un autre habitant. « Deuxième fois en une semaine ! » Mais au village, nous sommes tous venus les aider à nettoyer, il y a au moins de la solidarité », raconte un habitant en faisant fonctionner un arrosoir. « Désormais, nous surmontons les meubles sous des parpaings directement dès qu’il pleut », confie un riverain.
« Il y a eu un épisode très fort en 2016 et 2018 », rappelle le maire, en pleine discussion avec les pompiers, les services de Rambouillet Territoires et les agents du Département sur place, tandis que du bras du camion-benne de grosses branches d’arbres sortent de la rivière. . « Nous devrions nettoyer banques et réseaux», suggèrent les habitants.
Un épisode plus violent à Prunay
A Prunay-en-Yvelines, dans les hameaux de Gourville et Villiers-Landoue, l’épisode a été encore plus fort que celui de la semaine dernière. Rue Noguette et rue des Vignes, les habitants sont couverts de boue et tentent, tant bien que mal, de se débarrasser de cette même boue qui squatte les habitations. Pour l’instant, chacun essaie d’économiser ce qu’il peut, et parfois pas grand-chose.
«C’était trois fois plus violent que la semaine dernière. Nous avons laissé les portes ouvertes pour permettre à l’eau de circuler. En trente minutes, l’eau atteint un mètre. »
« Nous avons plus de deux mètres d’eau dans la cavepoursuit ce résident. Notre caravane a été emportée. » Cette dernière s’est blottie à plusieurs mètres de son emplacement initial, ce qui laisse présager la force du torrent.
« Le courant a été coupévers 23/23h30 pour des raisons de sécurité. Les compteurs commençaient à brûler», ajoute-t-elle.
Philippe Cohen, Stéphanie Petit et Marie Vermeersch
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