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La vaccination des femmes enceintes, une arme indiscutable contre la violente épidémie

Abel est né le 15 juillet. Un mois avant, sa future maman avait accepté que sa sage-femme la vaccine contre la coqueluche. « Elle n’était pas très fan des vaccins pour les femmes enceintes, raconte aujourd’hui la jeune maman. Elle ne voulait pas me faire peur et m’a juste informée de la résurgence de cette maladie infantile, mais le délai était bon, le vaccin aurait dû être administré un mois avant. Elle a également suggéré au papa de se faire vacciner. »

Abel est né le 15 juillet. Un mois avant, sa future maman avait accepté que sa sage-femme la vaccine contre la coqueluche. « Elle n’était pas très fan des vaccins pour les femmes enceintes, raconte aujourd’hui la jeune maman. Elle ne voulait pas me faire peur et m’a juste informée de la résurgence de cette maladie infantile, mais le délai était bon, le vaccin aurait dû être administré un mois avant. Elle a également suggéré au papa de se faire vacciner. »

Les futurs parents ont retrouvé leur carnet de santé, aucun des deux n’avait fait de rappel vaccinal à 25 ans. Ils n’ont pas hésité. La sage-femme a recommandé ce vaccin car la Haute autorité de santé (HAS) venait de publier un renforcement de ses recommandations vaccinales pour freiner une épidémie de coqueluche sans précédent. « Afin de bien protéger notre petit Abel, la sage-femme nous a alors suggéré de vacciner les grands-parents, et globalement tous les proches, poursuit la maman. C’est une stratégie vaccinale appelée « cocooning ». On avait un peu l’impression d’être tyranniques, mais c’était pour le bien du bébé… » Certains ont levé le nez, mais bon gré mal gré, les jeunes ancêtres ont accepté le deal et ont pris l’injection de Repevax (coqueluche, diphtérie, tétanos) directement à la pharmacie, sans ordonnance, et sans sortir 1 euro de leur portefeuille. Les réticents ont mis un masque.

« Vacciner les futures mamans est une recommandation de la HAS qui date de 2022 », précise le Dr Sylvie Quelet, directrice de la prévention santé publique à l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine (ARS). « On sait désormais que la mère transmet des anticorps à l’enfant à naître, et que l’enfant est correctement protégé jusqu’à la première injection du vaccin contre la coqueluche à l’âge de 2 mois. Dans le cas du petit Abel, la vaccination de la mère a été réalisée un peu tardivement, donc l’immunité de l’enfant était plus fragile, d’où l’intérêt de la stratégie du cocooning, à laquelle le reste de la famille s’est plié. »

La coqueluche est une maladie infectieuse bactérienne très contagieuse qui n’est grave que pour les nouveau-nés et les personnes âgées en mauvaise santé.euh En janvier, Santé publique France dénombre 28 décès en France, suite à la coqueluche, dont 20 nourrissons. Sur le seul mois de juillet, 8 décès sont à déplorer. D’où l’affolement de la HAS qui a envoyé à tous les professionnels de santé une ultime recommandation : vaccination des femmes enceintes, rappels de prévention pour les professionnels de la petite enfance et pour l’entourage du nouveau-né.

Pourquoi ce retour de la coqueluche ?

Selon le Dr Jean Sarlangue, infectiologue pédiatre au CHU de Bordeaux, cette recrudescence de la coqueluche inquiète les autorités sanitaires en raison de sa virulence : « En 2022, la HAS a lancé des recommandations pour vacciner les femmes enceintes, mais en France, on n’aime pas vacciner les femmes enceintes, même si les États-Unis et d’autres pays voisins le font depuis plusieurs années. En effet, seulement 20 % des femmes enceintes ont été vaccinées suite à ces recommandations. Or, cette année, la plupart des décès liés à la coqueluche concernent des nourrissons de moins de 3 mois, qui ont été contaminés par leurs parents, grands-parents ou frères et sœurs. C’est dramatique et culpabilisant pour la famille. Sachant que les anticorps de la mère peuvent protéger et que ce vaccin est sûr, il ne faut pas hésiter. Nous sommes tous vaccinés contre la coqueluche dans l’enfance, mais l’immunité est limitée dans le temps. »

« Nous avons connu, du fait de la pandémie de Covid et des recommandations de gestes barrières, un arrêt de la transmission des bactéries respiratoires. Cela nous a rendus plus vulnérables »

En effet, on peut avoir contracté la maladie et n’être protégé que quelques années. Il en va de même pour le vaccin, dont la couverture immunitaire dure moins de dix ans. « Tous les cinq ans environ, on observe une poussée épidémique de coqueluche », admet le Dr Sylvie Quelet. « Cela s’explique tout à fait, par cette baisse immunitaire post-vaccinale. Comme peu de personnes font des rappels, le virus s’installe. De plus, nous avons connu, du fait de la pandémie de Covid et des recommandations de gestes barrières, un arrêt de la transmission des bactéries respiratoires. Cela nous a rendus plus vulnérables. »

Une fois que la future maman est vaccinée contre la coqueluche, elle produit ses propres anticorps qu’elle transmet à son enfant. Il sera généralement protégé jusqu’à ses 2 mois, où il recevra sa première injection du vaccin : « Mais cela ne suffira pas, ajoute Sylvie Quelet, il ne sera parfaitement protégé qu’à 3 ans.et Injection. La première à 2 mois, la deuxième à 4 mois et la troisième à 11 mois. Il ne faut ni lésiner ni retarder la première injection, même si le bébé a une rhinopharyngite. La situation est trop grave pour prendre ce risque. Les jeunes mères de nourrissons non vaccinés peuvent le faire au moment de l’accouchement ou juste après, afin de ne pas contaminer leur enfant.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.

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