La Turquie prête à construire une base navale « si nécessaire » en raison de sa rivalité avec la Grèce
Cinquante ans plus tard, rien n’a changé. Alors que Chypre commémore samedi l’anniversaire de l’invasion turque de 1974, qui a déplacé 40 % de la population et divisé l’île en deux, la réunification est encore loin. D’un côté, le président chypriote Nikos Christodoulides a promis de « faire tout son possible pour libérer et réunifier » l’île. De l’autre, Recep Tayyip Erdogan a rejeté la perspective de nouvelles négociations sous l’égide de l’ONU pour la réunification.
Le président turc, présent samedi dans la partie nord de l’île pour assister à un défilé militaire, a estimé que « la partie chypriote turque devrait s’asseoir avec la partie chypriote grecque sur un pied d’égalité », en vue d' »une paix durable et d’une solution ». Dans l’avion du retour, le ton s’est encore fait plus ferme. « Si nécessaire, nous pouvons construire une base et des structures navales au Nord. Nous avons aussi la mer » a souligné M. Erdogan, accusant la Grèce de vouloir implanter une telle base sur l’île.
« Nous construisons le bâtiment de la présidence de Chypre du Nord et le bâtiment du Parlement sur l’île. Ils construisent une base militaire, nous construisons une base politique », a-t-il ajouté. Enfin, il a salué la présence « précieuse » de l’opposition à Nicosie samedi, représentée par le président du CHP, premier parti d’opposition parlementaire en Turquie, Özgür Özel, à la tribune officielle. « Je trouve précieuse l’image d’unité que nous avons donnée en tant que gouvernement et opposition. Elle a montré que la cause de Chypre n’est pas seulement la nôtre, mais celle de 85 millions de personnes », soit l’ensemble de la population turque.