La Turquie interdit avec effet immédiat toute nouvelle inscription dans les classes primaires et maternelles des écoles françaises du pays. Le ministère de l’Éducation a annoncé samedi 10 août qu’en vertu d’un accord intérimaire conclu après « de longues négociations (…) « Aucun nouvel étudiant turc ne sera inscrit dans les écoles mentionnées jusqu’à ce qu’un accord international prévoyant un statut juridique soit conclu ».
« Dans ce contexte, aucun nouvel élève turc ne sera inscrit dans les classes de maternelle et de première année des écoles primaires Charles-de-Gaulle. (à Ankara) et Pierre Loti (à Istanbul) »a-t-il écrit dans un communiqué. Le ministère précise que la mesure prend effet rétroactivement « à partir de 1euh Janvier 2024, pour couvrir l’année scolaire 2024-2025 et au-delà. De même, aucun nouvel élève ne sera admis dans les classes intermédiaires ».
Cette décision, à moins d’un mois de la rentrée scolaire du 3 septembre, n’a pas encore été communiquée aux parents d’élèves turcs, alors même que ces derniers représentent l’écrasante majorité des inscrits dans ces deux établissements.
Suivi du programme
Le ministère précise également : « La liste des élèves turcs scolarisés ainsi que les informations sur les établissements labellisés par l’Agence française pour l’enseignement à l’étranger (AEFE) seront transmises à notre ministère avant la rentrée prochaine. »
« Jusqu’à ce que ces écoles obtiennent » statut juridique, cours de langue turque, culture turque, littérature turque, histoire et géographie turques « ne peut être enseigné que par des enseignants citoyens de la République de Turquie et nommés par notre ministère »ajoute-t-il. Il prévient en outre que les programmes et les contenus de ces écoles « sera surveillé et inspecté par des fonctionnaires » du ministère et de l’État turc.
En outre, le ministère explique qu’un « accord global de coopération éducative, incluant l’enseignement du turc pour les étudiants turcs résidant en France » est actuellement en cours de négociation et appelle à « poursuivre les négociations pour le finaliser au plus vite ».
Après quelques « Des mois de négociations »Selon l’ambassade de France à Ankara, le ton est soudainement monté à la mi-juillet avec le ministre de l’Éducation, Yusuf Tekin, qui avait dénoncé « arrogance » de France. « Nous ne sommes pas comme les pays que vous avez colonisés. Nous sommes un État souverain. Vous devez donc agir selon nos conditions si vous voulez enseigner ici. »il avait prévenu.
Un différend sur le statut des écoles françaises en Turquie oppose Ankara et Paris. Au cœur du désaccord se trouve une demande persistante « réciprocité » de la Turquie, qui demande de pouvoir ouvrir des écoles turques en France reconnues par l’État français.