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La Turquie évoque à nouveau l’idée d’établir une base navale dans le nord de Chypre

En septembre 2018, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait écarté l’idée d’établir une base navale dans le nord de Chypre, occupé par Ankara depuis 1974. « Nous n’avons pas besoin d’y construire une base car la marine (turque) peut y intervenir en quelques minutes », avait-il déclaré, tout en soulignant toutefois la « dimension psychologique » d’un tel projet.

Dans le même temps, les relations entre Ankara et Nicosie se sont encore détériorées avec la découverte d’importantes réserves de gaz naturel dans la zone économique exclusive (ZEE) de la République de Chypre, c’est-à-dire la partie grecque de l’île, qui est également membre de l’Union européenne (UE).

Puis, en novembre 2019, affirmant vouloir faire profiter la République turque de Chypre du Nord (RTCN) de cette manne gazière, la Turquie a signé un protocole d’accord sur les frontières maritimes avec le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), basé à Tripoli. Ce texte devait permettre à Ankara d’étendre de 30 % la superficie de son plateau continental, empêchant ainsi la Grèce, la République de Chypre et l’Égypte de parvenir à un accord pour délimiter leurs zones maritimes respectives et de lancer leurs projets relatifs à l’exploitation de leurs réserves de gaz.

Ce protocole d’accord a toutefois été dénoncé par l’UE. Il « viole les droits souverains d’États tiers, est contraire au droit de la mer et ne peut avoir de conséquences juridiques pour les États tiers. Le Conseil européen réaffirme sans équivoque sa solidarité avec la Grèce et Chypre à l’égard de ces actions de la Turquie », avait-elle fait valoir en décembre 2019.

Quelques jours plus tard, le quotidien turc Milliyet révélait qu’Ankara avait envoyé une équipe d’experts en RTCN pour « évaluer la possibilité d’installer une base navale à Gazimağusa », ce qui permettrait « le déploiement à long terme d’éléments navals et aériens ». Les choses en sont restées là, même si les tensions entre la Turquie, la Grèce et la République de Chypre ont atteint leur paroxysme à l’été 2020.

La semaine dernière, le ministre chypriote de la Défense, Vasilis Palmas, a évoqué le projet de construire une base navale à Mari (sud-est de Chypre), avec le soutien technique de la Grèce. Selon ses explications sur la radio SPOR FM 95, une telle infrastructure est nécessaire pour « soutenir le rôle géopolitique croissant » de la République de Chypre en Méditerranée orientale.

« Cette base navale vise à renforcer la capacité de Chypre à contribuer à la sécurité régionale et à soutenir les nations alliées », a insisté M. Palmas.

La réponse turque n’a pas tardé. « Si nécessaire, nous pouvons construire une base navale et des structures dans le nord (de Chypre). Nous avons aussi la mer », a déclaré M. Erdogan, selon l’agence officielle Anadolu le 21 juillet. « Nous construisons le bâtiment de la présidence de (la République turque de) Chypre du Nord et le bâtiment du Parlement sur l’île. Ils construisent une base militaire, nous construisons une base politique », a-t-il conclu.

En outre, le président turc a une nouvelle fois rejeté un plan de paix, proposé notamment par les Nations Unies, qui permettrait de réunifier l’île sous la forme d’un État fédéral. Et ce, malgré le fait que l’Union européenne considère déjà les Chypriotes turcs comme des citoyens de l’UE.

« On ne peut pas se baigner deux fois dans la même eau. On n’arrivera à rien en ignorant la réalité de l’île. Nous pensons qu’une solution fédérale n’est pas possible à Chypre », a déclaré M. Erdogan.

Le président de la RTCN (reconnue uniquement par la Turquie), Ersin Tatar, en a donné la raison. « La partie grecque insiste toujours sur une solution, sous le nom de solution fédérale, dans laquelle les Chypriotes turcs seraient minoritaires et qui ferait de Chypre une structure unitaire au sein de l’Union européenne. Cette solution vise à détruire notre Etat et notre souveraineté en exigeant le retrait de la Turquie comme garant et droit d’intervention et le retrait des soldats turcs de Chypre. Il nous est donc impossible d’accepter ces objectifs », a-t-il expliqué.

Eleon Lass

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