La Terre aura bientôt une deuxième Lune
À partir de ce dimanche 29 septembre, la Terre n’aura plus un seul compagnon, mais deux. Durant près de deux mois, un nouveau satellite gravitera autour de notre planète, comme la Lune. Il ne faudra toutefois pas s’attendre à contempler à l’horizon une étoile semblable à celle que nous connaissons avec ses phases, ses cratères et ses dégradés de couleurs : le nouvel ami de notre planète sera invisible à l’œil nu. Et pour cause, 2024 PT5 — c’est son nom — est 300 000 fois plus petit que la Lune puisqu’il ne mesure qu’une dizaine de mètres.
Habituellement utilisé pour détecter des astéroïdes susceptibles de percuter la Terre, le télescope de l’observatoire Sutherland, en Afrique du Sud, a découvert le « rocher » le 7 août. Dans le numéro de septembre de la revue Research Notes de l’AAS, les chercheurs Carlos de la Fuente Marcos et Raúl de la Fuente Marcos expliquent qu’il s’agit d’une « mini-lune » qui restera attachée à la Terre jusqu’au 25 novembre, soit pendant 57 jours.
Sous l’influence gravitationnelle de notre planète, l’objet a dévié de sa trajectoire initiale et sera donc bientôt en orbite. Contrairement à la Lune, 2024 PT5 ne décrira pas un cercle complet autour de la Terre mais seulement un arc de cercle avant de s’éloigner et de reprendre sa course autour du Soleil, comme l’illustre une animation publiée sur X par l’astronome amateur Tony Dunn.
Prochain rendez-vous en 2055
Sur le même réseau social, l’Agence spatiale européenne (ESA), qui a décerné à 2024 PT5 le titre d’astéroïde du mois, se moque de cet objet qui nous poursuit et nous « rattrape » depuis des années. Lorsqu’il nous quittera en novembre, ce ne sera qu’un au revoir, car la Terre devrait le capturer à nouveau en 2055 !
Le phénomène, bien qu’assez rare, a déjà été observé dans l’histoire récente. Comme 2024 PT5, celui que l’on surnomme 2022 NX1 est venu, à plusieurs reprises, accorder une petite danse à la Terre (en 1981 et en 2022) avant de disparaître. Prochain rendez-vous pour lui en 2051. Un autre astéroïde découvert en 2020 serait même resté en orbite plusieurs années. Baptisé 2020 CD3, il ne mesurait pas plus de quatre mètres.