Sans doute beaucoup ne l’ont pas ressenti à l’heure où il fait encore bon se prélasser sous la couette un dimanche pluvieux, mais la terre a encore tremblé ce dimanche 6 octobre au matin. A 8h19 précises, selon le Bureau central de sismologie (BCSF), un séisme d’une magnitude de 2,7 a été constaté dans la région de Vannes. « Je dormais et ce choc n’a pas perturbé mon sommeil dominical », raconte Véronique sur Facebook. C’est la quatrième fois que des secousses surviennent dans le secteur de Vannes en trois jours. La première, très faible (magnitude 0,8) a été observée par le BCSF le vendredi 4 octobre à 8h53. Le même jour, celle de 15h26 (magnitude 2,9) a été ressentie par de nombreux habitants, tout comme la réplique de magnitude 2,1 qui a s’est produit 1 heure 13 minutes plus tard, toujours dans le secteur de Vannes.
Réactions sur les réseaux sociaux
Ce dimanche matin, les internautes commentaient ce nouveau choc sur les réseaux sociaux. « Entendu à Kerbiquette », écrit la Vannetaise Chantal. « Bienvenue à la clinique Océane », souligne Gaëlle. Philippe se souvient de son côté « qu’il y a deux ans, il y en avait sept en une semaine dans ce secteur. » Quant à cette habitante proche des jardins partagés de Kermesquel, tout juste réveillée du sommeil, « je pensais que c’était ma colocataire qui déplaçait son armoire mais une fois levée, j’ai pensé que ça devait être un sursaut. »
« Il y en aura d’autres »
La terre avait déjà tremblé dans le pays de Vannes le 18 février puis les 14 et 15 mars. Julie Perrot, maître de conférences spécialisée en sismologie à l’IUME (Institut universitaire européen de la mer) de Plouzané (29), a ensuite mis en lumière le phénomène dans le Morbihan à Télégramme : « Des tremblements de terre, il y en aura bien d’autres. C’est sûr et certain. Plus fort, je ne sais pas. Nous ne sommes pas dans une région où les failles sont de grande amplitude, ont de grandes longueurs. Nous ne sommes pas non plus dans une région où les contraintes, les vitesses des plaques sont telles qu’on peut avoir de gros séismes. Je ne peux pas vous dire qu’il n’y aura pas de magnitude supérieure à 3,1. Il y en avait une à Hennebont de magnitude 4,3 en 2002. Mais elle ne devrait pas dépasser la magnitude 6. »
Autre éclairage, apporté par Évelyne Goubert, enseignante-chercheuse à l’Université de Bretagne Sud : « Ces secousses sont liées à la remontée – de l’ordre de quelques millimètres par an – de la plaque africaine qui entre en collision avec la plaque du Massif Armoricain, le long de la faille de cisaillement sud-armoricaine, qui est une zone de fragilité. Au fil des années, l’énergie s’accumule puis se libère brusquement (…) Cette fissure date de la formation du massif armoricain, il y a environ 300 millions d’années, lorsqu’il ressemblait à une chaîne de montagnes de type Himalaya. Au fil du temps, le massif s’est érodé, mais les failles et cassures sont toujours là. La faille de cisaillement dite sud-armoricaine s’étend de la Pointe du Raz jusqu’à Angers pour sa boucle nord et vers Nantes pour sa boucle sud. »