Les militaires qui ont participé à cette action se sont retirés du palais présidentiel et un général a été arrêté. Le président Luis Arce a dénoncé une tentative de « coup d’État » contre le gouvernement.
Après que des véhicules blindés de l’armée bolivienne ont défoncé les portes du palais présidentiel mercredi, dans un apparent coup d’État, le gouvernement et un général de l’armée ont échangé des accusations.
Un groupe de militaires est entré dans le palais présidentiel, apparemment dirigé par le général Juan José Zúñigaactuel commandant en chef des forces armées.
Ce dernier n’a pas dit explicitement qu’il menait un coup d’État, mais il a déclaré que l’armée essayait de «rétablir la démocratie et libérer les prisonniers politiques« .
Président Luis Arce ne laissa pas son général dicter sa conduite, promettant de rester ferme. Il nomme immédiatement un nouveau commandant en chef de l’armée, qui ordonne le retrait des troupes.
Plus tard, lors de son arrestation, M. Zúñiga a déclaré que le président Arce lui-même lui avait ordonné d’utiliser des véhicules blindés et de «préparer quelque chose » afin de renforcer sa popularité. Des affirmations invérifiables.
« Cet acte viole tous les piliers fondamentaux de l’État de droit. Nous ne pouvons tolérer de telles circonstances au 21e siècle et nous exigeons que ceux qui ne respectent pas les lois mettent un terme à ce comportement.« . a déclaré le vice-ministre de l’Intérieur Johnny Aguilera.
Alors que les tensions s’apaisaient, Luis Arce s’est adressé à ses partisans sur le balcon du palais présidentiel et a remercié ceux qui avaient manifesté pour déjouer le coup d’État.
La direction du plus grand syndicat bolivien a condamné l’action et a déclaré une grève illimitée des organisations sociales et syndicales de La Paz pour défendre le gouvernement.
Une crise à la fois politique et économique
La Bolivie, un pays de 12 millions d’habitants, a connu une intensification des protestations ces derniers mois en raison d’une économie chancelante qui est passée de l’une des croissances les plus rapides du continent il y a vingt ans à l’une des plus durement touchées par la crise.
A cette crise économique s’ajoute une crise politique fratricide au sein du parti au pouvoir, le «Mouvement vers le socialisme« (MAS) entre les partisans de l’actuel président Luis Arce et ceux de l’ancien et emblématique président Evo Morales qui a dirigé la Bolivie pendant treize ans, de 2006 à 2019.