DÉCRYPTAGE – Les désaccords entre les deux parties se creusent, alors qu’il devient urgent de trouver des solutions pour l’année prochaine.
Voilà un coup de poker qui pourrait coûter cher à son auteur. Pressé par l’État de conclure des contrats d’allocation de production nucléaire (CAPN) avec les grands industriels électro-intensifs, EDF a décidé de changer de méthode. Et ce n’est pas du goût de tout le monde. « EDF entreprise publique, fait pression pour vendre le plus cher possible son électricité aux industriels. C’est choquant », entend-on dans les couloirs de ministères. Les raisons de la colère ? Une « nouvelle offre commerciale » présentée jeudi par EDF visant à proposer des CAPN « à travers un mécanisme d’enchères à l’échelle européenne ». Un mécanisme dont Bercy n’a jamais voulu entendre parler. En tentant le passage en force, EDF joue son va-tout alors que ses relations avec son ministère de tutelle sont loin d’être au beau fixe. Le gouvernement rêve de faire de l’électricité nucléaire un atout pour la compétitivité de l’industrie française, quand Luc Rémont veut aussi préserver la rentabilité…