La tension monte à Chinatown entre les habitants et les sans-abri
Alors qu’un organisme communautaire distribuait de la nourriture le long de la rue de la Gauchetière durant le week-end, de nombreux résidents ont critiqué l’opération, estimant qu’elle encourageait les gens à rester alors que la Ville devrait trouver d’autres solutions.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
«J’ai peur de sortir d’ici tous les jours», dit Marie-Josée Leblanc.
Les tensions sont exceptionnellement élevées depuis la fermeture du refuge pour sans-abri du Complexe Guy Favreau en octobre dernier.
De nombreux usagers des refuges se sont retrouvés à la rue et les organisations, comme la Mission Old Brewery, sont débordées.
Depuis la fermeture, les habitants et les commerçants de Chinatown ont signalé une augmentation de la criminalité et de la consommation de drogue dans le quartier. Ils affirment que la ville n’a pas répondu à leurs préoccupations.
Erin, une sans-abri, estime qu’il est injuste que la colère soit dirigée contre les sans-abri alors qu’ils n’ont pas d’autre choix.
« Je pense que c’est très impoli de venir là où vivent la plupart des gens et où se trouvent la plupart des refuges pour sans-abri et de dire que vous ne voulez pas d’eux là. Vous n’apportez aucune solution. La plupart des refuges sont pleins », a-t-elle déclaré.
Les habitants d’un complexe d’appartements voisin s’inquiètent de vivre avec des gens pratiquement à leur porte, mais ceux qui vivent dans la rue disent qu’ils ont aussi le droit d’être là.
Les habitants suggèrent à la ville de transformer les immeubles de bureaux vides en abris et en logements.
« Il y a beaucoup de bâtiments vides. Même si ce n’est pas aux normes, c’est mieux que des tentes », a déclaré Christiane Jansen.
Fo Niemi, du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), a déclaré qu’il était alarmant que la situation n’ait pas été résolue depuis l’automne dernier.
« Il y a quelque chose qui cloche dans le fait qu’autant d’argent soit dépensé alors que les gens ne reçoivent toujours pas de services », dit-il.